Prix Constantin 2004

[Bérurier]

Le bondissant Cali reçoit le prix Constantin

La récompense, créée en 2002, distingue les talents émergents de la musique.
Cali a remporté le prix Constantin, remis le mardi 9 novembre au Trianon, à Paris. Il y a une logique à ce que ce grand garçon qui chante des chansons d'amour en sautant haut et fort soit honoré par cette jeune distinction, inventée en 2002 par la profession du disque et du spectacle. Le prix Constantin ressemble un peu aux Victoires de la musique, avec son concert public, son interdiction du play-back et sa diffusion à la télévision (prévue en décembre sur France 2) et sur France Inter. Mais il est le cousin direct du Mercury Prize anglais, puisqu'il est réservé aux talents émergents, avec son quota de décontraction.

Les dix sélectionnés de la troisième édition - Cali, Tété, JP Nataf, Feist, Ridan, Florent Marchet, Rokia Traoré, Pierre Bondu, Daniel Darc, Jeanne Cherhal, tous compilés sur un album offert dans plusieurs magasins nationaux - sont présentés par Nagui. Le président du jury des professionnels, Julien Clerc, ouvre la soirée. Philippe Constantin, mort en 1996, fut directeur artistique chez Pathé Marconi, puis Virgin, et un patron de labels de disque (Barclay, Mango) au flair imparable : on lui doit les débuts de la carrière discographique des Rita Mitsouko, de Carte de séjour, Stephan Eicher, Mory Kante, Salif Keita... Il était philosophiquement et politiquement proche du parolier "rouge" Etienne Roda-Gil, décédé en juin 2004. Julien Clerc choisit de chanter Utile, écrite avec ce dernier.

Le prix Constantin n'est pas sans mémoire : des aînés viennent soutenir l'initiative. Véronique Sanson, au piano présente une nouvelle chanson, La Douceur du danger, ou comment plonger dans la solitude de l'alcoolique. Puis elle reprend Ces quelques mots d'amour, de Michel Berger, qui fut son premier directeur artistique chez Pathé Marconi, au début des années 1960. L'idée est excellente et trop peu courante : pour la remise du prix Constantin, chaque invité (les dix finalistes, plus Mickey 3 D, lauréat 2003, Zazie et de Palmas) devait une reprise.

De quoi nourrir un palmarès personnel à la fin de cette soirée optimiste : une palme d'or à JP Nataf, ex-Innocent, pour Andy, une gracieuse reprise folk des Rita Mitsouko ; une mention spéciale à Ridan pour un massacre rieur et conscient du Pornographe de Brassens ; et deux satisfecit, l'un pour Feist, pour un rond Do You Want to Know a Secret, des Beatles, et l'autre pour Daniel Darc, lunaire dans Dansez sur moi, de Claude Nougaro !