Есть ли у кого опыт работы в туризме во Франции?

[Ivelina]

Hôtellerie-tourisme
Pour concocter voyages et séjours, on cherche des commerciaux, des virtuoses des fourneaux, des maîtres d'hôtel ou des as du Net
Lors de la semaine française à Shanghai, l'un de nos stands était absolument pris d'assaut.» Sciences-Po, Polytechnique ? Vous n'y êtes pas. C'était celui de Vatel, une école hôtelière privée. Car si nous sommes très fiers de nos fleurons nationaux, à l'étranger, l'«X» n'est qu'une lettre de l'alphabet, quand nos grands chefs, eux, sont de vraies stars. Et même nos maîtres d'hôtel, femmes de chambre ont la cote. Des métiers souvent perçus comme des jobs au rabais, sans prestige. Certes, les conditions de travail sont difficiles et les salaires modestes, d'où de très fréquents abandons. Mais les possibilités de carrière sont réelles et les postes se ramassent à la pelle.
Au risque de décevoir les amoureux du tourisme, plus de 80% des quelque 900 000 emplois de ce secteur se situent dans l'hôtellerie-restauration.
Une filière qui recrute non sans mal. Rien que dans les Alpes, 15 000 postes ne sont pas pourvus pendant la saison d'hiver ! Peu de cadres (le gros des troupes est constitué de femmes de chambre et de réceptionnistes), mais on peut s'y faire une place, grimper dans la hiérarchie et parcourir le monde. Ainsi au groupe Hyatt, vingt personnes visitent les meilleures écoles hôtelières à travers le monde pour repérer leurs futurs directeurs... Mieux, la French touch plaît et s'exporte. Très courtisés : les cuistots diplômés d'une formation prestigieuse. Comme l'école Grégoire-Ferrandi à Paris. «Nous satisfaisons une offre d'emploi sur trois seulement, indique Bruno Gardet, qui y dirige un programme réservé aux bacheliers. Les salaires sont modestes au départ, mais les plus doués évoluent vite.» Après avoir occupé tous les postes aux fourneaux d'une brasserie parisienne de luxe, Antoine Bression vient ainsi de décrocher un poste de chef dans un bon resto du 15e. Et 80% des diplômés de l'option Manager de restaurant commencent à l'international. «Attention aux écoles avec de grands chefs médiatiques, qui se multiplient, ce qu'on y apprend ne vaut pas forcément les sommes qu'on y débourse... », prévient cependant un expert.
Autre fantasme à balayer : même si 80 millions de touristes visitent la France chaque année, les postes de guide sont rares et disputés. On recherche surtout des commerciaux pour vendre des chambres d'hôtel et des séjours, ou encore des agents d'accueil dans les offices de tourisme. Une réalité trop souvent méconnue des lycéens : «J'aimais les voyages. Au lycée, on m'a donc conseillé un BTS Tourisme. Naïvement, je me suis dit que j'allais voir du pays, mais dès le premier jour, les profs ont douché mon enthousiasme !», raconte ainsi Adeline. Les postes de rêve, en particulier concevoir et tester sur place les circuits touristiques, sont exceptionnels et la crème des bac+5 se les dispute. Comme Olivia Douay, diplômée de la Business School of Tourism de La Rochelle. Pour Thomas Cook, elle gère depuis Paris le choix des hôtels et l'étude de la concurrence pour concocter des circuits en Italie, au Portugal et en Turquie, avec tout de même quelques voyages à la clef. Seul hic, elle est en CDD : «Il y a peu de tour-opérateurs en France et avec la crise, ils gèlent les recrutements.» De même, le tourisme écolo se développe, mais au compte-goutte. Et si l'Esthua d'Angers case les 30 diplômés de sa section spécialisée, la sélection est drastique (200 candidatures), et les salaires maigres.

Des postes très stimulants
Mais le secteur offre aux jeunes diplômés quelques jolies niches, comme la valorisation immobilière, autrement dit l'art de gérer au mieux un parc d'hôtels. «La tendance est un peu freinée par la crise, mais les chaînes continuent d'ouvrir de nouveaux établissements. Du coup, des sociétés immobilières ouvrent des divisions spécialisées», explique Charles Luthi, responsable des relations étudiants-entreprises à l'IMHI. Jérôme Briet, à peine diplômé de cet institut de l'Essec, a été embauché par Jones Lang LaSalle, il gère un parc d'hôtels à Dubaï... Autre filon : le conseil auprès des entreprises. Géraldine Place, sortie de l'Escaet en 2008, a été embauchée chez HRG Consulting à Londres. Son job ? Optimiser la politique de voyages des grands groupes. Autrement dit, négocier avec les fournisseurs, repérer les économies réalisables... «Ces postes sont moins glamour que ce que les étudiants imaginent au départ, admet Marie Poulain, la directrice de l'Escaet. Mais ils sont très stimulants intellectuellement.» Et sur internet, de nouveaux métiers émergent. Les sites recherchent des spécialistes du webmarketing, maîtrisant l'art de pêcher les internautes sur la Toile. Ou encore des «yield managers», ces as de la calculette qui ajustent les prix des chambres d'hôtel ou des billets d'avion en fonction du remplissage et de la période. «Le métier de demain, assure Jérôme Bonnet, du cabinet de recrutement JB Profils. Il faut être malin et aimer la mécanique de précision.»


Effectifs : 900 000 salariés, 63 000 cadres
Taux de chômage (cadres et non-cadres) : 11%Salaire cadres : 35 000 euros
Recrutement cadres en 2008 : 2 500 postes.



Lise Martin
Le Nouvel Observateur - 2308 - 29/01/2009