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Le 5 octobre 1967, Salvatore Adamo chante en direct Inch'Allah,
accompagné par l'orchestre de Raymond Lefèvre


Vous avez aussi beaucoup de succès au Moyen-Orient.
J’ai eu un gros succès au Liban, dans les années 60, puis j’y ai été interdit à cause d’Inch'Allah. Près de vingt ans plus tard, j’ai écrit pour le Liban Les collines de Rabiah, une chanson très écoutée là-bas, m'a-t-on dit, mais je n’y suis jamais retourné.



Inch'Allah a bien été écrite avant la guerre des Six-Jours ?
Oui, Inch'Allah est sortie juste avant, mais avec le décalage d’un pays à l’autre, on l'a beaucoup entendue en pleine guerre des Six-Jours. Dans cette chanson, je parlais de Jérusalem, d’Israël, et beaucoup ont eu l’impression que j’étais de parti-pris. Sans doute que, à cette époque, je n’ai pas fait suffisamment allusion à la souffrance qui existait de l’autre côté. Maintenant, avec le recul, je me dis que le malentendu était peut-être possible, alors que je n’avais pas l’intention de prendre parti, puisque, dans ce conflit, je suis neutre. Depuis, j’ai réécrit deux strophes dans le sens de la paix qui, je le souhaite, aboutira, en espérant que le sacrifice de Rabin n’aura pas été vain.

En 1978, sur l'album « Les chansons d'où je viens », vous l’aviez déjà transformée, en supprimant deux strophes...
Oui, j’avais enlevé les deux strophes qui disaient : « Sur cette terre d’Israël, il y a des enfants qui tremblent » . C’était déjà dans la même optique.

C’est étonnant, une chanson qui suit les mouvements de l’actualité, qui a été retouchée deux fois...
C'est qu’il y a une évolution dans le conflit, et puis, on ne voit pas les choses de la même façon à vingt-trois ans et à cinquante. Je ne renie pas ce que j’ai écrit, mais je trouvais qu’il manquait une nuance. J’ai eu l’occasion d’en parler avec des amis juifs qui étaient tout à fait d’accord avec moi.

Vous avez récemment été nommé ambassadeur de la paix. Ça consiste en quoi ?
L’année où l'UNICEF m’a nommé, j'étais allé au Vietnam pour inaugurer une pompe à eau potable qui devait desservir cent mille personnes. C’est impensable qu’il y ait encore des gens qui n’aient pas d’eau potable ! J'ai visité un dispensaire d’une précarité inimaginable... J’ai rencontré le ministre de l’Enfance vietnamien, une dame, qui nous a fait des tas de promesses. Elle me prenait à témoin, alors que les responsables de l’UNICEF étaient présents, et je dois dire que je me sentais un peu débordé par la mission. Nous avons donc des contacts réguliers avec le Vietnam et nous avons récolté des fonds en Belgique pour acheter de la vitamine A dont les carences provoquaient plusieurs sortes de maladies, notamment une forme de cécité chez l’enfant. Pour cela, j’ai fait des spots télé en Belgique, on a vendu des cartes, j’ai fait des galas. Dernièrement, avec Maurane, j'ai enregistré Enfants, une chanson qui sera vendue — droits d’auteur compris — au profit des enfants de l’UNICEF.

Cette année, vous avez participé à la collection « Les plus belles chansons françaises » de l’Encyclopédie Atlas, en enregistrant des chansons qui n'étaient pas de vous.
C’est une idée que j’ai beaucoup aimée. Étant auteur-compositeur, je m’entête à ne chanter que mes compositions, et je passe à côté de chansons magnifiques. Participer à cette encyclopédie était une façon de compenser une certaine frustration. J’ai choisi Que serais-je sans toi, le très beau poème d’Aragon mis en musique par Ferrat, Je suis sous, de Nougaro, Ballade à Sylvie, de Leny Escudero, Retiens la nuit, de Johnny, Paname, de Ferré... Et je vais en enregistrer d'autres.

Vous n’avez pas eu l’idée de faire un disque de reprises, pour vous faire plaisir, avec des chansons que vous aimez ?
Je le ferai. Je voudrais d'abord faire un disque de chansons italiennes traduites en français, avec les auteurs dont je vous parlais tout à l’heure. J’ai d’ailleurs commencé en adaptant une chanson de Vecchioni, Que sont mes amis devenus, sur mon dernier album. J’ai plein de projets, mais tout cela représente des semaines et des semaines en studio et j’ai envie de respirer un peu ! Car en plus des versions françaises, j'enregistre aussi en allemand, en espagnol, en italien et c'est, à chaque fois, quinze jours de studio ! Autant je prends plaisir à écrire une chanson et à la présenter au public, autant je me sens mal en studio. Je suis vraiment à l’opposé de la technique. Je ne me sens pas bien en studio et j’en ai fait beaucoup, beaucoup, des nuits et des nuits... Combien de fois suis-je rentré du studio alors que mes fils se levaient pour aller à l’école... Je veux un peu freiner ça. Pendant dix ans, je me suis impliqué dans l’écriture des arrangements, et maintenant, je voudrais les confier à des gens dont c’est le métier. Il ne me restera plus que le plaisir d'écrire et de chanter !

[/b]À vos débuts, votre voix, qui était un peu inhabituelle, a-t-elle été un handicap ou est-ce que le plaisir de chanter a été le plus fort ? [/b]
Ma voix étant ce qu’elle était, et étant timide — ou étant timide à cause de ma voix —, c’est vrai que j’ai gardé beaucoup de choses en moi. Mon père, qui m’entendait chanter dans ma chambre, savait que j’aimais ça, et quand il y avait une fête de famille, il me poussait à le faire. Mais je devais vraiment me faire violence et parfois, je pleurais avant de chanter.

Et vous chantiez quoi à cette époque ?
Des succès de Luis Mariano et de Tino Rossi, beaucoup de chansons italiennes, aussi, jusqu’à ce que j’écrive mes premières chansons, et là, j’ai compris que c’était un moyen de m’exprimer qui me faisait sortir de ma timidité. À l’époque, on organisait beaucoup de crochets, radiophoniques ou pas, et en Belgique, les kermesses, qu'on appelle les Ducasses, avaient chacune son concours de chant. Petit à petit, j’ai osé me présenter. Je n’ai pas gagné tout de suite, j’étais quatrième, puis troisième, je gagnais une bouteille d’apéritif par ci, deux kilos de chocolats par là...

Vous avez gagné avec Si j’osais.
Oui, vous voyez, je parlais déjà de ma timidité...

Et c’est là que tout a démarré ?
En fait, je ne perds jamais l’occasion de rendre hommage à François Chatelard, un des responsables du crochet de Radio-Luxembourg sponsorisé par Monsavon-Dop. Marcel Fort en était le présentateur, avec Lucien Jeunesse, et le « Monsieur Tiroir », qui distribuait les prix, c’était François Chatelard. Je suis plein de gratitude envers lui. Lors d'une présélection l’après-midi, j’avais été écarté à cause de ma voix et c'est lui qui est allé trouver les autres membres du jury en leur disant : « Vous devez le repêcher ! » J’ai été repêché, et le soir même, j’ai gagné. S’il n’y avait pas eu François Chatelard, aujourd'hui, je serais peut-être prof d’anglais ou de néerlandais... Il nous a malheureusement quittés, il y a quelques années, mais je reste en rapport avec sa fille, Dominique.

C'est à la suite de ce concours que vous êtes venu à Paris ?
Les éliminatoires se déroulaient sous le chapiteau du Grand Cirque de France qui s’installait autour de Paris — à Saint-Denis, Pantin, Thiais —, mais la finale avait lieu à la salle Métropole de Saint-Ouen. J'avais gagné la finale et je ne suis donc même pas entré dans Paris ! Cela m’a tout de même permis de convaincre mon père qui, amateur d’opéra, ne comprenait pas que je veuille faire une carrière dans ce métier, alors qu’il faisait des efforts pour me payer des études. J’avais participé au crochet sans le lui dire, et le 14 février 1960, date de la diffusion de la finale à la radio, je lui ai dit : « Papa, j’ai une surprise pour toi... » Nous avons écouté la radio ensemble et il a entendu son garçon de seize ans battre le Luis Mariano, l’Édith Piaf et le ténor de service ! À partir de ce moment-là, il a été convaincu, et c’est même lui qui est allé frapper aux portes.

Vous lui rendez hommage dans une très belle chanson, Paris 60. Il était à la fois votre confident, votre imprésario, votre ami, dites-vous, et grâce à lui les portes s’ouvraient...
Absolument. Ce que je dis dans la chanson est la stricte vérité, un peu poétisée. À partir du moment où il a été convaincu, il m’a beaucoup soutenu. Après ce crochet, j’ai fait un premier disque, un deuxième, puis un troisième et un quatrième, sans succès, c’était complètement retombé. Ayant négligé mes étude, j’étais décidé à les reprendre quand mon père m’a dit : « Non, maintenant, je sais que c’est ça que tu dois faire. » Et c’est lui qui a pris contact avec la firme de disques EMI, avec le disquaire de Jemmapes, monsieur Aimable Donfut, qui assurait la vente des cinq cents premiers exemplaires, afin que les frais soient amortis, ce qui était la condition posée par EMI. Vous voyez ce que pouvaient être des frais amortis avec seulement cinq cents disques : il y avait juste un basse, un guitare et une batterie mais ils m’avaient promis des chœurs et des violons...
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Ю. Левитанский
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C’était Sans toi ma mie ?
Le jour où j’ai enregistré cette chanson, je devais passer un examen de journalisme à l’Institut des Techniques de Diffusion et de Relations Publiques de Tournai, où j’étais encore étudiant. J’avais demandé une dérogation au préfet des études, comme on dit chez nous, pour pouvoir passer mon examen plus tard, ce qui m'a été accordé. Après l’enregistrement, je reviens voir le prof de journalisme pour obtenir un rendez-vous. Mais je suis très mal accueilli : « Je suis maître à bord de mon bateau, vous avez zéro ! » J’étais tellement choqué et révolté que j’ai laissé tomber les études sur un coup de tête, sans savoir ce que j’allais faire. J’attendais avec impatience le disque pour entendre les chœurs et les violons auxquels je tenais beaucoup... Le 45 tours est sorti un mois plus tard sans violons et sans chœurs ! J’étais vraiment au plus bas. Le disque a été refusé dans les radios. Finalement, mon directeur artistique, monsieur Jeff de Boeck, a eu l’idée de le distribuer dans les juke-boxes de Bruxelles. Et c’est par les juke-boxes que ça a démarré. Ensuite, les radios ont dû suivre.

« À une époque, les grands succès étaient chantés par tous les interprètes, alors que maintenant, une chanson est liée à un seul interprète, une fois pour toutes. »

Vous êtes apparu en même temps que les yéyés, mais avec des valses, des tangos et des rumbas. Vous étiez conscient de ne pas faire la musique que les jeunes étaient sensés aimer ?
En fait, mes chansons étaient différentes de celles que les jeunes de l’époque écoutaient, mais moi, je les imaginais autrement. J’écoutais beaucoup les Everly Brothers et Cliff Richard et j’aurais voulu des mélodies habillées un peu plus anglo-saxon, comme le faisait Richard Anthony, par exemple. Mais l’arrangeur, Oscar Saintal — avec qui, au départ, je n’étais pas d’accord — avait décidé de faire quelque chose de plus traditionnel, et il a eu raison, parce que c’est grâce à lui que je me suis différencié des autres. C’est lui qui m’a donné ma personnalité.



Oscar Saintal est Belge ou Français ?
Il est Belge et il vit toujours. Oscar Saintal a été mon arrangeur attitré avant que n'arrive Alain Goraguer, à partir d’Inch'Allah.

On reconnaît bien ses arrangements. Il n’a travaillé que pour vous ?
Il a aussi fait quelques disques pour Marc Aryan (Katy). Accordéoniste, il a enregistré beaucoup de disques en soliste, en Belgique. Lors d’un Avis de recherche, qui m'avait été consacré par Patrick Sabatier, j’avais sollicité sa présence, mais je n’ai pas pu le revoir, car il n’était pas bien. Alain Goraguer est un immense arrangeur. Ce monsieur a connu Boris Vian, a fait des arrangements pour Gréco, Gainsbourg, France Gall, Ferrat, pour le premier disque de Duteil, Virages. L'arrangement de Goraguer pour Dis, ma muse est magnifique, un des plus beaux qu'il m'ait fait !

À quel moment avez-vous réalisé vous-même vos arrangements ?
À partir de Petit bonheur. J’avais donné cette chanson à Alain Goraguer mais je trouvais que la façon dont il l’avait arrangée était trop riche, je voyais quelque chose de beaucoup plus dépouillé, comme Obladi Oblada, des Beatles. Je l’ai alors faite avec mes musiciens.


Revenons sur votre tout premier enregistrement. Vous chantez en français (Si j'osais), en italien, en anglais...
M. Lammy Vandenhout, un producteur qui m'avait entendu à la radio, lors de la finale du crochet, m'avait contacté. Ce qui l'intéressait, c'était uniquement le son de ma voix, qui ressemblait à celui de Rocco Granata, un chanteur italien qui avait eu un immense succès avec Marina. Il voulait donc que j'enregistre en italien. Je n'avais pas de chansons en italien, mais comme je ne voulais pas rater cette occasion d'enregistrer un disque, j'ai accepté et j'en ai écrit deux : Perché et Sei pensi a me. Ce sont les seules concessions que j'ai faites, mais ça n'a pas marché. Ce producteur m'a ensuite fait enregistrer en anglais Poor fool, une petite chanson dans l'esprit de Paul Anka, que j'aimais beaucoup. Ça n'a pas marché non plus. Finalement, il a accepté que j'enregistre Si j'osais, mais c'était trop tard. C'est ainsi qu'il y a eu quatre disques de sortis dont aucun n'a eu les effets escomptés. C'est alors que j'ai décidé de retourner à mes études et c'est là que mon père est intervenu pour m'encourager à ne pas abandonner la chanson. Et on est allés voir monsieur de Boeck, le responsable de EMI- Belgique.
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Dans votre carrière, à la fin des années 60, vous avez connu une baisse de succès. Comment l’avez-vous ressentie ?
À l’époque, j’avais vraiment l’impression d’avoir saturé la France, et cette période a coïncidé avec le moment où on a commencé à me demander à l’étranger. À partir de l’Olympia 1969, j’avais commencé à écrire des chansons plus ambitieuses auxquelles le grand public n’a pas adhéré comme j’espérais, bien que, qualitativement, j’estime que c’était de bonnes chansons : Les fées ne mourront pas, Buvons à notre souvenir ou La vieille, l'idole et les oiseaux, qui a été un très grand succès en Allemagne. Comme j’avais l’occasion de chanter ailleurs, j’ai peut-être abusé dans ce sens-là. Et puis, le public a été sollicité de tous les côtés par plein de chanteurs et de chanteuses qui sont arrivés, comme Joe Dassin ou Julien Clerc. Je me suis rendu compte de l’erreur que j’avais faite. Les gens qui s’occupaient de moi à l’époque n’ont pas eu la lucidité de se rendre compte qu’il ne fallait peut-être pas m’envoyer systématiquement tous les mois de décembre au Japon parce qu’il y avait aussi des choses à faire en France en décembre... Il m'a fallu quelques années avant que je ne m’en rende compte. Cela dit, je ne regrette rien.

« Une des conséquences de Mai 68 a été le rejet des chanteurs populaires. »


Sur une chanson de votre album de 1972, vous rendiez hommage à Brassens mais aussi à Eddy Cochran et Buddy Holly. Ce sont vos deux facettes ?
Oui, c’est le dilemme. J’écoute beaucoup de musiques d’inspiration et de mentalité « rock », de soft rock, disons. Dans mon dernier disque, j’ai fait appel à Paoluzzi pour qu’il m’apporte un peu d’italianité, mais aussi des sons d’aujourd’hui, comme dans Jours de lumière, un son rock. Aujourd’hui, j’écoute Phil Collins, Sting, j’aime beaucoup Mike + the Mechanics, un groupe fondé par un membre de Genesis.

Après avoir enregistré chez EMI pendant quatorze ans, puis être passé par plusieurs maisons de disques, vous êtes devenu votre propre producteur.
Ça a été le cas pendant une dizaine d'années, mais maintenant, c’est Flarenasch qui est producteur. J’ai vraiment voulu retrouver mon rôle d’artiste, ne plus me disperser. Vous n’imaginez pas la pudeur que j’ai eu par rapport à mes propres disques... Il m’est arrivé de dépenser des sommes folles pour enregistrer les productions d’autres artistes, alors que pour moi, je me limitais ! C’est gênant d’être partie prenante de tous les côtés, et j’ai voulu savoir si quelqu’un pouvait me faire confiance à nouveau au point d’investir, et ça a été le cas d'Alain Puglia. C’est plus facile, on a l’esprit plus tranquille.
Lorsque je produisais Gilbert Montagné, nous sommes allés à Londres chercher les plus grands arrangeurs. J’ai également produit Alain Berceville, un chanteur qui, malheureusement, n’est plus là. Avec Véronique Sanson, il est le seul à avoir travaillé avec Paul Buckmaster, l’arrangeur d’Elton John, quelqu'un de parfaitement intouchable. À l'époque, on était allés directement au sommet, alors que pour moi, je n’ai jamais osé !

Ça a duré longtemps, cette période de production ?
Oui, j’avais acheté un studio que j’ai revendu il y a six ans. Peut-être que cette facilité d’avoir un studio a fait que j’étais devenu moins sélectif. Quand un jeune m’envoyait une cassette, je l’écoutais systématiquement et quand j’aimais, je m’imaginais tout de suite au studio en train de produire. Comme je n’avais pas toujours le temps d’aller moi-même au studio, je déléguais, et parfois, ce n’était pas toujours comme je me l’imaginais, j’étais déçu. À la longue, j'ai décidé d'abandonner la production. Je n'ai pas réussi, non plus, à communiquer mon enthousiasme aux maisons de disques. J'avais enregistré un très beau disque d'un chanteur liégeois un peu jazzy, Guy Cabay, un album magnifique qui m'est resté sur les bras. Également Matthew Gonder, qui avait eu un tube, pourtant, avec sa version de Der Kommissar. J'avais mon propre label, Night Music.

Dans la chanson Jours de lumière, parlant des années 60, vous dites : « Nous avions un sens de la vie qui n’a plus son pareil, nous ne rampions pas encore... »
Je fais allusion à l’adolescence. Je pense que j’ai eu de la chance d’être adolescent dans les années 60, parce que le rêve était encore permis, l’horizon n’était pas complètement bouché. Je plains réellement les adolescents d’aujourd’hui, tant en ce qui concerne leur avenir professionnel que le sida. C’est terrible de découvrir l’amour avec cette épée de Damoclès... On n’a même plus droit à la timidité, c’est impossible de ne pas être informé de ce danger. Je crois que je l’aurais très mal vécu. Le côté fleur bleue n’existe plus, je ne sais pas comment on peut le cultiver, aujourd'hui...

Vous le cultivez, vous-même, ce côté fleur bleue...
Oui, par ma timidité, par un côté un peu rétro, je me suis attaché à une certaine pudeur. Je ne suis pas le seul, j'espère.

Votre image de gentil, de timide, ça vous agace qu’on vous la rappelle souvent ?
Non, je l’assume. Quand c’est dit sincèrement, avec sympathie, j’en suis heureux. Pour ceux qui le disent ironiquement, je suis blindé. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais j’essaie de prouver par mes chansons que je ne suis pas que gentil...

Mais il n'y a pas, chez vous, cette violence extérieure que d’autres ont peut-être plus naturellement...
C'est vrai que lorsque j’aborde des thèmes graves, je les poétise. Je n’aime pas employer des mots lourds, cassants, j’essaie de trouver l’allégorie, la métaphore qui suggère.

Vous pensez que ça peut être aussi efficace ?
Pas dans l’écoute immédiate, mais à la longue peut-être... En tout cas, je l’espère. Il y a des chansons qui sont imprégnées de leur époque, avec plein de sous-entendus, et qu'on découvre avec le recul de la réflexion.

Au temps de Salut les Copains, on notait déjà un décalage entre vous et les autres artistes de cette génération. Il y avait chez vous une douceur et une poésie qui tranchaient un peu.
J’ai eu du mal à imposer cette différence. Je crois que c’est le public qui, m’ayant plébiscité, m’a imposé à Salut les Copains. Au début, ils ne voulaient pas me passer ! Ensuite, ils ont adhéré complètement au point d'avoir été élu, trois années de suite, numéro un au référendum qu'ils organisaient auprès de leurs lecteurs.

Vous avez, dans votre répertoire, beaucoup de chansons quasiment méconnues des « chansons d'albums », avec, souvent, des thèmes très ambitieux. Ça vous chagrine qu'on ne les connaisse pas davantage ?
Mais oui ! C’est un des seuls malentendus avec un certain public. Avec Mai 68, il y a eu un rejet des chanteurs populaires. À une époque, je le dis en toute modestie, j’étais tellement populaire que je devais en agacer beaucoup... Et en 68, une certaine catégorie de chanteurs a été condamnée sans même qu'on tende l’oreille pour savoir s'ils étaient conscients ou non des problèmes de l’époque... J’ai essayé de le faire à ma façon, mais une partie du public n’a même pas pris la peine d’écouter. Ceux qui m’ont suivi savent que j’ai opéré cette évolution que vous évoquez. Sur chaque album, il y a eu des chansons plus ambitieuses, comme Tout le long du Mékong, que j’aime beaucoup.

Manuel est assez connue.
Oui, mais sur scène. Même à mes tout débuts, On se bat toujours quelque part, contre la guerre, est passée un peu inaperçue. Finalement, Inch'Allah est la seule chanson ambitieuse qui ait eu un impact populaire, peut-être à cause de la mélodie. Je me demande même si cette chanson n’a pas été prise un peu pour une carte postale...

En France, vous avez eu relativement peu d’interprètes, finalement : Isabelle Aubret (Voyage jusqu'à toi), Serge Reggiani (Théorème), Nadine Faure (Si tu étais), Marcel Amont (Petit soldat s'ennuie)...
Il y en a eu beaucoup plus à l’étranger. Le chanteur belge Arno m’a fait le cadeau de reprendre Les filles du bord de mer. En Allemagne, Udo Jürgens a chanté Le ruisseau de mon enfance. Au Japon, il y a plus de cinq cents versions de Tombe la neige... J'ai été beaucoup chanté en Espagne, aussi. À une époque, les grands succès étaient chantés par tous les interprètes, alors que maintenant, une chanson est liée à un seul interprète, une fois pour toutes.
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L'album «Chansons non commerciales», vous l’aviez enregistré avant vos grands succès ?
Après le succès de Sans toi ma mie, j’avais été invité à une émission de la RTB, présentée par Jeannine Cherel et Jean Falize. La première chose que me dit cette dame, c’est : « Vous savez, on vous a invité parce qu’on a été obligés, mais on n’aime pas votre chanson. » C'était en direct, et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai répondu : « Moi non plus, ce n’est pas exactement ce que je voulais faire. » Un peu interloquée, elle me demande si j'ai d'autres chansons. « Oui, bien sûr » Alors, elle m’a mis au défi de chanter en direct, avec une guitare. J’ai commencé avec Ma chambrette. Elle a paru un peu étonnée : « Vous en avez d'autres ? » « Oui, j'en ai beaucoup comme ça ! » Alors, elle s'est proposée d’en diffuser une par jour. Après l'émission, je me suis attardé dans un studio pour enregistrer, seul en m’accompagnant à la guitare, toutes les chansons que j’avais en tête : Ma chambrette, J'ai raté le coche, Ma tête ou la version originale du Barbu sans barbe, qui était une valse... Devant l’afflux de courrier des auditeurs, l’album est sorti en Belgique sous le titre « Chansons non commerciales » . En France, il s'est appelé « Chansons de mes seize ans » .

Vous avez eu des préfaces très élogieuses de François Mauriac, de Brassens ainsi que de Brel, qui vous avait qualifié de « tendre jardinier » ...
Je n’oserais pas prétendre qu’il a fait cette préface uniquement pour moi, je crois qu’il l’a écrite pour tous les chanteurs un peu fleur bleue... J’ai connu Brel parce que nous avions le même imprésario, Charley Marouani, et je l’ai un peu fréquenté, c’était très enrichissant. J’ai également eu la chance de recevoir Brassens chez moi et d’être invité chez lui. C’était un personnage hors du commun, d’une humilité exemplaire. C’est curieux, mais les plus grands que j’ai connus étaient tous humbles, que ce soit Bourvil, Lino Ventura, Georges Brassens ou Jacques Brel... Leur dénominateur commun était l’humilité.

Vous avez connu Bourvil par l’intermédiaire du cinéma. Les Arnaud a été votre premier rôle d'acteur. Qu’est-il arrivé à votre troisième film, L'île au coquelicot ? Il n’est pas sorti ?
On a l'impression d'être aigri quand on raconte ces choses-là, mais voilà ce qui s'est passé. Un monsieur de la Gaumont, qui adorait mon film, devait s'occuper de sa distribution quand il est tombé malade. Il l’a alors confié à un de ses collègues qui, lui, ne l’aimait pas du tout. Si bien que ce film est sorti en plein été... Je suis allé le voir à Toulon au mois d’août. La seule journaliste à l’avoir vu, Danièle Heymann, avait fait un article dithyrambique dans l'Express. Je la cite : « Aux États-Unis, ce film aurait été considéré comme un chef d’œuvre de poésie et de tendresse. En France, attendons le verdict... » Il n’y a jamais eu de verdict. Ça m’a découragé, j’ai laissé tomber.

Dans la chanson actuelle, qui appréciez-vous ?
Parmi les jeunes, j’aime bien Thomas Fersen, en particulier sa chanson Louise, Pascal Obispo. Sinon, j'apprécie Cabrel, Souchon, Lavilliers, Philippe Lafontaine, Maurane, Nilda Fernandez... et j’en oublie certainement beaucoup. Mais quand je veux me ressourcer, je réécoute toujours Brel, Brassens, Trenet, ou Béart, qui a écrit des chefs-d’œuvre.

On ne trouve pas encore une véritable intégrale Adamo...
Ariola Express a sorti, en Belgique, dix albums originaux de l'époque EMI, les six enregistrements studio et les quatre Olympia. Ces CD sont importés en France.

On a beaucoup parlé de la poésie et de la tendresse qui caractérisent vos chansons, mais, et on a peut-être tendance à l'oublier, l’humour est toujours très présent chez vous...
« L’humour est la politesse du désespoir » , comme disait quelqu'un, et je pense qu’on peut faire passer beaucoup de choses avec l’humour. Cela étant, je ne pense pas que l’on puisse rire de tout. Il y a eu des débats à ce propos, par rapport à certains humoristes qui sont vraiment très durs. J’aime que mes amis en aient, et parmi les écrivains, j’aime beaucoup Richard Brautigan, un auteur américain d’un humour extraordinaire. J’aime bien les gens qui, face à un problème grave, insoluble, s’en sortent par une pirouette, avec humour. J'aime bien le faire aussi. J'écris des petites choses, en dehors de la chanson, je ne sais pas à quoi ça aboutira. Ce sont des feuillets que, peut-être un jour, je mettrai côte à côte.
Avec l'humour, on risque parfois de tomber dans le cynisme...
Ma chanson Et de l’argent a été qualifiée de cynique dans une critique de Libé. C’est vrai, mais c’est un cynisme auquel tout le monde adhère. Le cynisme est toujours mordant, mais je ne veux pas qu’il fasse mal à quelqu’un en particulier. Ça, je ne le ferai jamais.

« Plutôt que de chanter utile, pour reprendre le titre de la chanson de Julien Clerc, je voudrais être utile, et je peux l’être grâce à l’UNICEF. »

La chanson Sans malice, c’est vraiment vous ?
C'est une de mes préférées. Effectivement, c’est moi, on ne peut plus moi !

Vous revendiquez une certaine naïveté, la faculté à se « faire avoir », même...
Oui, mais j’ai du recul par rapport à ma naïveté. À propos de la chanson Pomme, des amis m'ont dit : « Mais tu ne vas pas chanter ça à ton âge ! » Je me demande ce qu’ils veulent dire par là ! J’ai fait des vers de Brel « Il nous faudra bien du talent pour être vieux sans être adulte » — ma maxime de vie. Je ne veux pas perdre complètement une certaine fraîcheur d’âme, un certain rapport à l’enfance, et même à mon âge, je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas. C’est un peu l’apanage des artistes d’avoir cette faculté d’émerveillement. J’espère ne jamais la perdre, ne jamais être blasé !

Avez-vous l’impression d’être redécouvert aujourd’hui ?
J’ai peut-être profité de cet engouement pour les années 60, avec les chansons qui se transmettent des parents vers les enfants... En passant du vinyle au CD, par le biais des rééditions, les jeunes les ont découvertes. J'ai connu le même phénomène en Espagne où les jeunes connaissent à présent mon répertoire. C'est inespéré, des chansons qui font une deuxième carrière !

Vous n’avez jamais publié vos textes ?
Il y a eu un Seghers, il y a une vingtaine d'années. Depuis, il y a eu un recueil de poèmes intitulé Le charmeur d’océans, dans lequel j’avais mis quelques chansons. Et l’année dernière, une éditrice canadienne, Anne Sigier, a voulu reprendre certains poèmes et les dernières chansons.

Vous avez avoué, dans l’Événement du Jeudi : « Comme Julien Clerc, j’ai envie de chanter utile. »
Plutôt que de chanter utile, pour reprendre le titre de la très belle chanson de Julien Clerc, je voudrais être utile, et je peux l’être grâce à l’UNICEF. En chantant utile, je suis conscient d’en avoir peut-être ennuyé certains, par un côté un peu moralisateur, mais je continuerai à le faire. Il y a une prise de conscience du show business qui a démarré il y a quelques années avec USA for Africa, qui a continué en France pour l’Éthiopie puis pour l’Arménie. Bien sûr, on peut le faire ponctuellement, mais le but est d’éveiller l’attention des politiciens, des responsables... Nous, les artistes, on essaie de les responsabiliser, sinon les culpabiliser un petit peu...

Vous vous placez un peu dans le même sillage qu'Aznavour et son combat pour l'Arménie ?
Oui, Charles Aznavour mène une action très précise alors que l'UNICEF, c'est pour l'enfance, domaine beaucoup plus large. J'attends la préparation de la nouvelle campagne contre la prostitution enfantine, un fléau terrible que j'évoque dans ma chanson Enfants — « Enfants des trottoirs de Manille, enfants vendus comme pacotille ». Sur chacun de mes disques, il y a au moins deux ou trois chansons à thème universel et humanitaire, mais celles-là, elles ne passent jamais à la radio ! Sur l'album « Sur la route des étoiles », il y avait Basta, Quand la liberté s'envole ou Des nouvelles de l'amour et sur le suivant, Alors, marchez et En ton nom.

Ce qui est dommage, c'est que lorsque les radios diffusent la chanson d'un album, c'est toujours la même...
Les gens de radio n’ont plus le temps d'écouter les disques qu'ils reçoivent. Ils ne choisissent plus. Les firmes de disques leur disent : « On souhaiterait que ce soit ce titre-là » . Alors, les radios le passent ou pas. Cette politique entraîne un choix qui est obligatoirement réducteur.

Adamo en chiffres : combien de chansons enregistrées, combien de disques vendus ?
400 chansons en langue française, 90 millions de disques vendus en trente ans, ce qui est une moyenne honorable. J'ai eu de la chance d'avoir des succès dans de nombreux pays.

Y a t-il quelque chose qui a été écrite sur vous dans la presse que vous aimeriez démentir ?
Oui. Beaucoup de journalistes italiens ont écrit que j’avais été mineur avant de devenir chanteur. Je tiens à préciser que ce n’est pas vrai, parce que mon père a fait ce métier très dur de mineur, justement pour m’éviter d’y aller.
Propos recueillis par Raoul Bellaïche
et Colette Fillon à Paris.

Merci à Muriel Rouaux.

Interview parue dans le n° 21 de JE CHANTE (1997), numéro toujours disponible.
https://www.jechantemagazine.net/sin...ore-adamo-1997
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Поскольку новостей нет, будем ударяться в воспоминания с элементами неизвестного ранее.
Итак, одна из моих любимейших песен.
С переводом Ирины Олеховой и комментарием от нее же.

Salvatore Adamo - L'écrin (1971)

https://www.youtube.com/watch?v=NJ9Pblp1CTs&t=3s


Salvatore Adamo - L'écrin (STUDIO VERSION INEDIT)
https://www.youtube.com/watch?v=ClbmfuizE7M

Фото (для меня) новое.

Песня в 1971 году имела название « Un petit caillou gris-rose, un petit caillou vert-gris », а название « L'écrin » получила через 30 лет, когда Адамо вновь стал исполнять ее на своих концертах - как он сам признаётся, под давлением поклонников, сокрушавшихся, что песня "исчезла" из его репертуара. Русский перевод называется «Ларчик» в соответствии с тем, как называется песня сегодня.

Ларчик
Это было вчера или сто лет назад.
Я мечтал на скамье. Был вокруг тихий сад.
Будто из-под земли, появился старик.
Я запомнил его чуть таинственный лик.

Он быстро ушёл, оставив ларец,
Словно тайный магнит для очей и сердец.
Незнакомца я звал – он исчез, как фантом,
Растворился, как дым, в грустном царстве своём...

Этот странный ларец будоражил меня…
Я, почти не дыша и сомненья гоня,
Открыл…

Понял я, что секрет только чудился мне:
Лишь два камушка пёстрых лежали на дне...
Вместо чар, вместо тайны – пустяк, ерунда,
Колдовских обещаний в них нет и следа.

Но внизу, под камнями, лежало письмо...
Вдруг придёт с ним богатство и счастье само?
В предвкушении замер, как полный глупец:
Может, славу подарит мне чудный ларец?

Но не шла речь о славе в письме старика,
Ни о юной принцессе, что дремлет века,
Ни о древних сокровищах, скрытых от глаз, –
Только несколько сбивчивых, путаных фраз:

«Друг, возьми эти камушки, им нет цены,
Хотя сразу достоинства их не видны.
Я привёз их давно со звезды голубой,
Когда мне паруса надувала любовь.

Да, в них ценности нет, и всё ж нет им цены:
С ними я побывал в самом сердце весны,
С ними понял почти, что такое я сам,
Хоть безумцем порой я казался всем вам…

Да, будь юн и влюблён – и ты счастье постиг!
Не то будут те камушки хуже вериг…
Мне пора умирать… Эти камни – тебе,
Это звёздные россыпи в тусклой судьбе!»

Но – вдруг молнии блеск, и увидеть я смог
Лишь два камня бесцветных, лежащих у ног…
Не скопленье чудес, не волшебный кристалл...
Прошел мимо старик, ничего не сказал...


Автор перевода — Ирина Олехова
Музыка и слова Сальваторе Адамо.

https://fr.lyrsense.com/salvatore_ad...t_caillou_vert
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Спасибо, amorine, за 7 фрагментов - там есть весьма интересные подробности.
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Старое 27.04.2021, 07:00
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Возвращение к истокам

Adamo Salvatore Perchè 1962

https://www.youtube.com/watch?v=NDKsXM6W3MQ

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Посмотреть сообщениеamorine пишет:
« ALORS ON SORT ? – SPÉCIALE NOËL »
Из этой же программы

Salvatore Adamo & Sarina : 2020 Juist un " Je t'aime "
Вспомним
Juste un je t'aime - Salvatore Adamo et Sarina

https://www.youtube.com/watch?v=OdcJmW4GXOU



И теперь
Sarina enregistre son nouveau clip à Forest National
vendredi 23 avril 2021 - 10:26
Sarina partage aujourd’hui le clip de son nouveau single “Quand je chante”. Il a été tourné dans la salle et les coulisses de Forest National la semaine dernière. L’histoire de cette chanson est magnifique. Elle a été écrite et composée par Salvatore Adamo il y a quelques années. Il l’a offerte à Sarina dans les coulisses de l’émission “Alors on sort? – Spécial Noël” enregistrée au Forum de Liège en décembre dernier.

Sarina* - Quand je chante

https://www.youtube.com/watch?v=dcWq6KR0Kjw


*У девочки какие-то проблемы с глазами, поэтому несколько необычный взгляд.
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В давние довоенные времена выкладывала уже эту песню
https://www.infrance.su/forum/showth...post1059039218

«France Arnell - Il ne m'a jamais parle' d'amour (на самом деле у Адамо песня называется Nous n’avons jamais parlé d’amour, но барышня внесла изменения в текст)»

А сейчас вот наткнулась и решила напомнить себе и вам.
Исполнение, должна сказать, мне нравится

France Arnell - Il ne m'a jamais parle' d'amour

chanson de Salvatore Adamo ecrite pour France Arnell enregistrée chez MACHPROT maison de disque de Francis



https://www.youtube.com/watch?v=pBAXfN65_NY

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  #10
Старое 07.05.2021, 15:21
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В авторском исполнении.
Перевода достойного не нашла. Так что только стихи оригинала

Salvatore Adamo "Nous n'avons jamais parlé d'amour"

Sur le quai d'une gare
Au bout de ma mémoire
Un train pleure au petit jour
Un adieu meurt, bien trop court
Nous n'avons jamais parlé d'amour
Au chaud de la tendresse
Nous parlions avec ivresse
En retenant notre émoi
Elle d'elle et moi de moi
Nous n'avons jamais parlé de nous
Nous n'avons jamais parlé d'amour
J'aimais bien son sourire
Mais que voulait-il dire?
Voyait-elle au fond de moi?
M'aimait-elle? M'aimait-elle pas?
Nous n'avons jamais parlé d'amour
Nous n'avons jamais, non, jamais, jamais


Jamais, jamais parlé d'amour
Voici ma solitude
Ma sœur, mon habitude
Qui se dresse devant moi
Me reprochant je ne sais quoi
Je n'ai pourtant pas parlé d'amour
Nous n'avons jamais parlé d'amour
Devant le miroir, je rage
En maudissant ce visage
Que je ne reconnais pas
Ça ne peut pas être moi
Moi, je n'ai jamais pleuré d'amour
Nous n'avons jamais parlé d'amour
Nous n'avons jamais, non, jamais, jamais
Jamais, jamais parlé d'amour
Nous n'avons jamais, non, jamais, jamais
Jamais, jamais parlé d'amour

3 mai 1970 En direct et en public, Salvatore ADAMO chante "Nous n'avons jamais parlé d'amour". Sur l'écran dicposé derrière lui, sont diffusés des images de temples et de statues antiques.

https://www.youtube.com/watch?v=FNtLpsxCIes

Фото тех дней (1 марта 1970) , но с другим настроением

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  #11
Старое 28.05.2021, 22:27
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Ну, наконец–то, появилось что-то новенькое. А то как-то «пилить опилки» по многу раз, выкладывая одни и те же видео и статьи, не хотелось.
Правда, видео как такового немного. Жадничают, как обычно, наши европейские партнеры.

Для начала вот такой небольшой сюжет.

Viva Italia avec Salvatore Adamo !
Les Belges du Bout du Monde
• 28.05.21



https://www.rtbf.be/auvio/detail_viv...amo?id=2774312

• 2 min 47 s

En prélude à la fête nationale Italienne et aux 75 ans de l’accord-charbon, Adrien Joveneau vous propose une émission spéciale avec Salvatore Adamo. Ils partiront à la rencontre de Sabine Locht, une jeune femme qui a fait le chemin inverse de Salvatore en s’installant à Comiso, le village natal de la famille Adamo. Avec eux, nous redécouvrirons quelques-uns des lieux emblématiques de la Sicile, cette île splendide que le papa du chanteur a quittée en 1946 pour venir travailler dans les mines de Wallonie.


Кому интересно, может почитать/посмотреть подробнее здесь.

https://www.rtbf.be/lapremiere/emiss...&programId=432
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  #12
Старое 28.05.2021, 23:42
Новосёл
 
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Ну да, почитал бы, да буквы не все знаю... Пока найдешь знакомые - устанешь...
a.narijny вне форумов  
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  #13
Старое 29.05.2021, 07:01
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Посмотреть сообщениеa.narijny пишет:
Ну да, почитал бы, да буквы не все знаю... Пока найдешь знакомые - устанешь...
А я поступаю просто. Например, в Гугл хроме есть (появляется при иноязычных статьях) в адресной строке значок перевода (думаю, и в других браузерах есть переводчики) и читаю, уже зная буквы.
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  #14
Старое 29.05.2021, 12:32
Новосёл
 
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Это у меня шуточки такие (ну Вы поняли). Конечно, как же без всемогущего Гугла... Хотя его транслейтер иногда такого напереводит, что обхохочешься, но все же это гораздо лучше, чем просто искать в тексте знакомые буквы...Вам спасибо за ответ и за совет! И кстати, старое, но забытое, или же просто упущенное в свое время (видео или что-нибудь еще) тоже бывает не лишним.Еще раз мерси.
a.narijny вне форумов  
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  #15
Старое 29.05.2021, 14:30
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Представление нового документального фильма « Salvatore Adamo, quand je chante »


Le Mug découverte
Focus sur "Salvatore Adamo, quand je chante"

• 26.05.21
• 11 min


Rencontre avec Hadja Lahbib et Jean-Marc Panis pour leur documentaire « Salvatore Adamo, quand je chante » à découvrir ce vendredi 28 Mai 2021 à 20:50 sur La Une.
A travers l'histoire d'une success-story incroyable, La Une vous propose un portrait inédit du chanteur belgo-italien le plus aimé du pays ! Après un concert au théâtre Royal de Mons, Salvatore Adamo s’assied au 1er rang de sa vie. Avec lui, avec la contribution de sa discrète épouse et le regard de proches ou d’artistes qui interprètent librement ses titres, on voit défiler les images d'une vie et d’une carrière exceptionnelles..

https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-...rte?id=2773245
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  #16
Старое 29.05.2021, 14:45
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Посмотреть сообщениеa.narijny пишет:
Это у меня шуточки такие (ну Вы поняли).
Обращайтесь .

И прям в тему
Посмотреть сообщениеa.narijny пишет:
И кстати, старое, но забытое, или же просто упущенное в свое время (видео или что-нибудь еще) тоже бывает не лишним.Еще раз мерси.
Вот тут Вы найдете, если не все, то многое

В нарушение всех моих планов выкладывания вкусной информации (все потом), предлагаю вашему вниманию ТОТ САМЫЙ ФИЛЬМ. Если честно, надежд я не питала, и не уверена, что он долго пролежит на ютьюбе.
Поэтому, спешите видеть, а интересные расказки потом

SALVATORE ADAMO QUAND JE CHANTE


https://www.youtube.com/watch?v=KgRrrjzCMxw


Еще раз огромное спасибо Ramon Augusto
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  #17
Старое 30.05.2021, 20:21
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И обещанные статьи. Первая пошла

Salvatore Adamo : «C’est ma vie !»

ven, 28/05/2021 - 01:00
Caroline Geskens



À 77 ans, Salvatore Adamo est toujours ce «tendre jardinier de l’amour» comme l’avait qualifié Jacques Brel ...

© RTBF


À travers un documentaire fouillé, La Une rend ce vendredi soir un bel hommage au «jardinier de l’amour» . Un œil dans le rétro qui a beaucoup ému Adamo, 77 ans !

«À la maison, je connais maintenant la place de tous les interrupteurs !», confie Adamo en boutade. Comme la plupart des artistes, il a postposé à 2022 sa tournée qui l’emmènera au Québec, Chili et Japon. «Cette année a été une grande frustration. Je n’ai pas revu mes enfants et petits-enfants qui vivent à Londres, Paris et Berlin. C’est dur. J’ai aussi beaucoup pensé aux gens confinés dans des deux-pièces...»
Vendredi à 20h50, La Une lui consacre un documentaire intitulé «Salvatore Adamo, quand je chante» , dont certaines images d’archives l’ont bouleversé : son papa, ses petites sœurs, Brassens, Maurane (sa «nitescente»), la «spitante» Annie Cordy... Confidences.

Qu’avez-vous fait durant cette longue période ?
J’ai beaucoup écrit ! Je me suis fait plaisir pour mon prochain album. J’ai adapté les textes de 35 standards anglo-saxons qui ont compté pour moi, comme «Johnny and Mary» de Robert Palmer, «I Want You» de Bob Dylan... Par exemple, «Laisse mes mains sur tes hanches» s’inspire d’une rythmique de Peter and Gordon. Je veux faire découvrir la poésie de chansons qu’on croit connaître depuis toujours. Cette démarche ne m’est pas familière, car je n’ai jamais interprété que mes textes et musiques. Mais je me suis amusé ! À côté de cela, j’ai encore une soixantaine de nouvelles chansons à proposer à mon directeur artistique. Le choix va nous rendre fous !

Fait exceptionnel, votre épouse Nicole témoigne dans ce portrait qui vous est consacré...
Elle a été d’une grande tendresse et intelligence. Et elle a montré aussi son humour.

Elle évoque votre mariage en secret «pas romantique du tout». C’était la folie autour de vous !
J’ai eu peur d’un mariage à la Johnny et Sylvie. Notre démarche a été naïve. J’avais fait envoyer à la presse une photo de nous pour annoncer notre mariage, juste avant mon départ en tournée. Cela a dégénéré, la presse a pris mon geste comme une insulte.

Dès vos 18 ans, vous avez vécu à 100 à l’heure... Même à 150 !
Ce documentaire m’a rappelé de bons souvenirs.

On vous sent aussi parfois le cœur au bord des larmes. Ignoriez-vous ce que les réalisateurs allaient vous présenter ?
Oui ! Me retrouver face à des images oubliées et face à mes chers disparus, a été très difficile et j’ai parfois demandé d’arrêter le tournage. Parfois, on ne résiste pas à l’émotion.

«Des jeunes plus sincères»

Vous découvrez aussi qu’une nouvelle génération vous rend hommage. Que pensez-vous de Noé Preszow qui reprend «C’est ma vie» ?
Il fait partie des artistes que j’aime. Il est sincère, chante pour l’amour de l’art et pas pour la gloriole. Je n’imaginais pas que Juicy puisse reprendre un titre méconnu comme «Oui la mer a bercé tant d’amour dans le creux de ses vagues le temps d’un été»  ! Je n’ose pas prétendre que j’ai pu influencer d’autres artistes. Peut-être que les bons sentiments sont remis à l’honneur par une frange de la jeunesse face à un certain cynisme ?

On n’imagine pas non plus les milliers de bouquets de fleurs que vous avez reçus en une carrière !
Surtout au Japon, une tradition. Certains soirs, je me retrouvais avec 160 bouquets qui leur avaient coûté les yeux de la tête ! Il y a eu des pluies de roses sur scène. Dans le programme, je demandais au public de m’offrir une fleur et de verser le reste à l’Unicef. Cela a duré trois ans. Ensuite, le public a recommencé. Aux Pays-Bas, c’étaient des dahlias gros comme des choux qu’on me lançait. Je devais me baisser pour les éviter ! (Rire)

Cet article est paru dans le Télépro du 20/5/2021

https://www.telepro.be/tv/salvatore-...st-ma-vie.html

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  #18
Старое 30.05.2021, 20:57     Последний раз редактировалось amorine; 30.05.2021 в 21:03..
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Посмотреть сообщениеamorine пишет:
Je n’imaginais pas que Juicy puisse reprendre un titre méconnu comme «Oui la mer a bercé tant d’amour dans le creux de ses vagues le temps d’un été»  !
В фильме «Salvatore Adamo, quand je chante» эта песня и это исполнение прозвучит примерно минутным фрагментом, начиная с 27:00

Посмотреть сообщениеamorine пишет:
Que pensez-vous de Noé Preszow qui reprend «C’est ma vie» ?
В фильме примерно минутный фрагмент, начиная с 36:00

https://www.youtube.com/watch?v=KgRrrjzCMxw&t=2806s
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  #19
Старое 03.06.2021, 19:01
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К сожалению, это только фрагмент интервью, а «продолжение длинного интервью Сальваторе Адамо в вашем Paris Match Belgique на этой неделе. Распродажа во всех хороших книжных магазинах!». Увы
Смотрим, что есть

Salvatore Adamo, jusqu’au bout de l’émotion


Rédaction Paris Match Belgique |
Publié le 28 mai 2021 | Mis à jour le 29 mai 2021




Adamo dans le document « Quand je chante » de la RTBF, revoyant les images de sa jeunesse et de sa famille tant aimée. | © Ronald Dersin

Pour lancer la « semaine italienne », la RTBF lui consacre un docu-événement. En avant-première, il se livre comme jamais pour Paris Match Belgique.

Interview Christian Marchand

Paris Match. Si vous vous retournez sur votre vie d’homme, d’enfant, que voyez-vous, que retenez-vous ?
Salvatore Adamo. Ce que je retiens de ma vie, ce sont les moments vécus avec mes parents. Ils sont toujours présents. Je regarde leurs photos tous les matins et tous les soirs. C’est une espèce d’habitude que j’ai prise. Je pense à ces moments de bonheur que j’ai vécus, inconscient de la difficulté dans laquelle mes parents se trouvaient. Déracinés, venant d’un pays du soleil, arrivant en plein hiver dans les brumes du nord.

Vous n’aviez jamais ressenti leur souffrance ?
Non, jamais. Grâce à leur affection et leur amour, je ne me suis jamais rendu compte de la difficulté dans laquelle nous vivions, et la chaleur de leur affection est restée au fond de moi. Après, au rayon souvenirs, il y a bien sûr la progression dans ma carrière. Cette production de la RTBF, qui m’a vraiment touché, l’évoque avec beaucoup d’émotion, de sensibilité, d’élégance. Hadja Lahbib et Jean-Marc Panis avec Ronald Leclercq, le producteur, ont choisi les documents.

Parmi ces milliers d’images, quelles sont celles que vous gardez dans votre cœur ?
Très honnêtement, c’est un exercice difficile de revoir des visages animés. En pleine vie. Il faut garder sa contenance, prendre son souffle pour ne pas craquer. D’ailleurs, cela a été plusieurs fois le cas lors de la projection. Parfois même, il faut interrompre la caméra pour se cacher un peu… Revoir mes frères et sœurs, petits, en plein bonheur, encore en pleine euphorie, mes parents, des amis, cela me fait très plaisir, mais il faut surtout respirer un bon coup… Après, il y a les surprises. De beaux cadeaux que des artistes m’ont faits en interprétant mes chansons. Hadja -Lahbib a eu l’idée de faire chanter « C’est ma vie », celle qui résume toute mon existence, et d’autres moins connues, par divers artistes, hommes et femmes. Ils m’ont -profondément ému : Melanie de Biasio, Daan, Jean-Paul Estiévenart, Juicy, Laetitia Mampaka, David Murgia, Albin de la Simone, Laurence Vielle, Alain Chamfort. Ils m’ont tous touché et gâté, ainsi qu’Hadja Lahbib, une très belle personne, et toute l’équipe qui a été d’une grande gentillesse. Je ne sais pas si c’est parce que le Covid nous a obligé de rester dans l’intimité, mais on a senti une grande complicité. Nous avons tourné au Théâtre de Mons, là où tout a commencé pour moi. J’étais ravi du montage final. Vraiment.


© Cédric Perrin / Bestimage
Difficile de ne pas être touché par toutes ces retrouvailles du passé.
J’ai revu et entendu mon père et ma mère s’exprimer, mon frère et mes sœurs chanter. Je me suis recueilli avec la tristesse de l’absence, mais j’ai ressenti l’émotion agréable de revoir mes chers disparus vivants.

Ce documentaire est diffusé lors d’une semaine italienne consacrée au 75e anniversaire de ce qu’on a appelé « l’accord charbon ». Cet accord bilatéral d’échange de main-d’œuvre entre la Belgique et l’Italie disait notamment : « Pour tous les travailleurs italiens qui descendront dans les mines en Belgique, 200 kilos de charbon par jour et par homme seront livrés à l’Italie. Le gouvernement italien s’efforcera d’envoyer en Belgique 2 000 travailleurs par semaine. » Que provoquent ces mots lourds de sens en vous ?
Je suis au courant de ce contrat. Et ce n’était pas 200 kilos, mais une tonne de charbon par ouvrier. On en a reparlé en 1996. C’était le 50e anniversaire de la vague d’émigration. Cela a choqué énormément de monde. Je ne pense pas que mon père le savait. Ni ses collègues, d’ailleurs. Mais j’imagine que s’il l’avait su, il aurait quand même fait le travail. Ce labeur, qu’on le veuille ou non, a rendu leur dignité à tous ces ouvriers, celle de pouvoir nourrir leur famille. Ce qui n’était pas le cas en Sicile ou dans d’autres régions d’Italie. A tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette vague d’immigration, je conseille le livre d’un Italo-Belge, Girolamo Santocono, qui avait aussi écrit « La Cantine des Italiens ». Ces Italiens qui, comme mes parents et moi-même, avaient été logés dans des baraquements ayant abrité des prisonniers russes et allemands durant la guerre.

Parlez-nous de votre père, qui a marqué votre vie.
Il a été mon héros pendant longtemps. Il me racontait des histoires. Et parfois, il m’en inventait (Salvatore a un petit sourire de bonheur aux lèvres). Par exemple, il m’avait raconté qu’il était aviateur durant son service militaire. A l’époque, je n’étais pas encore né. En réalité, il était aviateur basé à Trapani, à l’ouest de la Sicile, mais il n’a jamais volé. Ce n’est pas grave, il m’a fait rêver (comme plongé dans le passé, son regard est plein d’affection). Mon père avait un sens artistique inné. Il aimait bien chanter lors des fêtes de famille et avec des amis. Il y allait toujours de bon cœur, mais souvent dans l’humour. Il chantait des chansons qui faisaient se bidonner l’assistance. Comme j’étais bon élève à l’école, il avait fait des efforts pour me payer des études. J’étais premier de classe. Lorsque je lui ai annoncé que je voulais chanter, il n’a pas tout de suite adhéré.


La suite de la longue interview de Salvatore Adamo dans votre Paris Match Belgique de cette semaine. En vente dans toutes les bonnes librairie !
« SALVATORE ADAMO, QUAND JE CHANTE »,
vendredi 28 mai à 20 h 50 sur La Une



©DR

https://parismatch.be/culture/progra...ut-de-lemotion
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Parlez-nous de votre père, qui a marqué votre vie.
Il a été mon héros pendant longtemps. Il me racontait des histoires. Et parfois, il m’en inventait (Salvatore a un petit sourire de bonheur aux lèvres). Par exemple, il m’avait raconté qu’il était aviateur durant son service militaire. A l’époque, je n’étais pas encore né. En réalité, il était aviateur basé à Trapani, à l’ouest de la Sicile, mais il n’a jamais volé. Ce n’est pas grave, il m’a fait rêver (comme plongé dans le passé, son regard est plein d’affection). Mon père avait un sens artistique inné. Il aimait bien chanter lors des fêtes de famille et avec des amis. Il y allait toujours de bon cœur, mais souvent dans l’humour. Il chantait des chansons qui faisaient se bidonner l’assistance. Comme j’étais bon élève à l’école, il avait fait des efforts pour me payer des études. J’étais premier de classe. Lorsque je lui ai annoncé que je voulais chanter, il n’a pas tout de suite adhéré.
Это, на мой взгляд, самая трогательная часть интервью. Сальваторе сохранил трогательную любовь и благодарность к родителям на всю жизнь.
Статья из старого журнала, где на фотографиях видно с какой нежностью Адамо относится к отцу.


в полный размер (по клику)


А вот строки из песни Сальваторе Paris 60 , написанной в 1994 году.

«Надо было дать папе делать свое дело,
Потому что там, где он проходил,
Открывались все двери.
Улыбка в одном слове, в одном взгляде…
Среди импресарио говорили только о нем.
Поверьте мне, это он был звездой,
Мне было семнадцать,
Все лучшие чувства и всё лучшее в жизни
Были у меня еще впереди.
Как маленький мальчик,
Я брал свои уроки:
Я слушал, как говорит мой папа.

И вот Париж мне улыбается, протягивает мне руки…
Я был этим совершенно ослеплен, я в такое не верил.
И вот мы сегодня, уже прошло тридцать лет,
А я всё еще чувствую себя таким же маленьким,
Но это классно!
Я всё еще чувствую себя таким же маленьким…
Спасибо, папа! »


Paris 60

http://www.youtube.com/watch?v=0h9WiZJC0Nk

Полностью стихи можно посмотреть здесь
http://fr.lyrsense.com/salvatore_adamo/paris_60
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Старое 05.06.2021, 21:05
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Salvatore Adamo Un amour

Emission "Les rendez-vous du dimanche" (06-1979)

https://www.youtube.com/watch?v=1B6fGf1n53M

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Старое 08.06.2021, 19:27
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Очень красивая песня Адамо

Les heures bleues de Salvatore Adamo

https://www.youtube.com/watch?v=p1MrIOqEtcA

С великолепной иллюстрацией от Roger Dainche


Стихи и перевод здесь

https://fr.lyrsense.com/salvatore_ad..._heures_bleues

Голубые времена

Я часто слышу нежную музыку,
Далекое эхо танцев на городском пятачке
Во времена волшебных вальсов и танго,
Которые нас баюкали, как только наступало лето.

Это музыка уходящего времени,
Черно-белых ускоренных кадров…
Милые мелочи, которым угрожает забвение,
Календарь, перелистываемый слишком быстро…

И я вновь вижу своих отца и мать
Под фонариками иллюминации и бумажными цветами.
Я следил за ее светлым платьем,
Которое колыхалось, как белый парусник.

Он обнимал ее, гордо приосанившись,
Разгоряченный, нарядный,
И очень красиво рассказывал
Какие-то воспоминания, – наверное, выдумки.

Я, между вами обоими, предавался мечтам …
Я был ребенком, я был счастлив…
И мне достаточно лишь закрыть глаза,
Чтобы вновь перенестись в те голубые времена.

Голубизна твоих глаз, моя нежная, моя королева,
Скрывавшая от меня серость окружающего мира…
Голубизна надежды, храбрый капитан,
Побеждавшая в тебе в аду Севера…

Голубизна воскресенья в кругу товарищей,
Помогавшая забыть на несколько мгновений
Черноту чрева земли,
Где вы вкалывали в поту и крови…

Это музыка лет, отданных несбыточным мечтам,
Лет, проведенных в нищете на краю изгнания…
Я же следовал за вами в полосе вашего света,
Моя жизнь держалась только на вашей ниточке…

«Ti voglio bene» означает «я люблю тебя»,
И вся моя Италия была в этих словах,
Звучавших сто, даже тысячу раз в день…
Они были солнцем, освещавшим мою жизнь.

Я, между вами обоими, предавался мечтам …
Я был ребенком, я был счастлив…
И мне достаточно лишь закрыть глаза,
Чтобы вновь перенестись в те голубые времена.

И мне достаточно лишь закрыть глаза,
Чтобы вновь перенестись в те голубые времена.
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Старое 12.06.2021, 15:04
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Archive : Salvatore Adamo sur les traces de son passé d’immigré à la Cantine des Italiens





https://www.youtube.com/watch?v=bK5QRVAqIyY

François Saint-Amand
Publié le mercredi 02 juin 2021 à 17h07


Replongez dans les archives de la Sonuma pour vous renseigner sur l’immigration italienne en Belgique. Découvrez notamment ce reportage sur Salvatore Adamo à la Cantine des Italiens en 1998.

C’est la Semaine italienne sur tous les médias de la RTBF, à l’occasion des 75 ans des "Accords charbon" qui ont lancé officiellement l’immigration transalpine en Belgique.
Un lieu est particulièrement commémoré durant ces festivités : la Cantine des Italiens, des baraquements bâtis entre 1946 et 1947 pour héberger les mineurs italiens qui ont été restaurés.Plusieurs émissions de VivaCité sont enregistrées de cet endroit à l’occasion de la Fête nationale italienne ce 2 juin dont C’est pas fini avec Patrick Weber. Ce lieu est en effet chargé d’histoire ouvrière et migratoire. La Sonuma vous propose de le (re)découvrir au travers de l’une de ses archives audiovisuelles.

Son enfance insouciante

Vous avez récemment pu apprécier le documentaire Salvatore Adamo, quand je chante, dans lequel le chanteur italo-belge se replonge dans les souvenirs de ses 60 années de carrière. Cet exercice, il l’avait déjà réalisé en 1998 pour la RTBF en compagnie de son ami Jacques Mercier suite à la sortie de son album Regards, qui rend hommage à ses parents venus travailler dans les mines. Arrivé à l’âge de trois ans en Belgique depuis la Sicile, l’auteur-compositeur-interprète de 77 ans a fait partie de cette première génération d’immigrés italiens.

Dans ce reportage, Salvatore Adamo révèle être retourné sur les sites qui ont bercé son enfance insouciante après les célébrations du 50ème anniversaire de cette immigration italienne et présente les chansons de cet album paru en 1998 à la Cantine des Italiens à Houdeng-Goegnies. "Je me suis rendu compte de la difficulté de la vie de mes parents. Encore aujourd’hui je me demande comment je ne m’en suis pas rendu compte. Le mérite leur revient puisqu’ils m’ont caché à leur façon, cette grisaille (NDLR : son père arrête de travailler dans les mines quand Salvatore est hospitalisé pour une méningite à 13 ans). Je ne leur ai pas suffisamment rendu hommage, par pudeur, parce que j’ai toujours voulu leur dire merci (NDLR : avant 1998, il l’avait seulement fait dans Paris 60 et Plus tard)" expliquait-il.

L’accueil du public belge

Le chanteur évoque aussi les liens entre sa carrière et celle d’un autre italo-belge, son ami Enzo Scifo. "On a eu le même genre d’enfance et le football ou la musique sont deux domaines où on ne vous demande pas de diplôme. C’est au mérite de chacun. Le dénominateur comment c’est que cela se déroule en Belgique. Sans être démagogue, on la doit à notre premier accueil, au public. Quand j’ai débuté en Belgique et que mes chansons traversaient les frontières, j’avais l’impression que les Belges s’en réjouissaient et étaient contents pour moi, qu’un petit 'Belge' pouvait être admis à l’étranger et cela m’a toujours touché" se remémore-t-il, un constat partagé aujourd’hui par certains journalistes et animateurs de la RTBF d’origine italienne.



https://www.rtbf.be/vivacite/article...ns?id=10774520
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Старое 16.06.2021, 07:37
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Каким-то нереальным образом (сама не поняла как) мне удалось «выцарапать» эту статью. А место это уже исчезло. Просто как «Лавка чудес».
На сайте только это
https://plus.lesoir.be/374665/articl...s-moules-tarte

Интервью большое. Выкладываю тремя частями.

Adamo revient sur sa vie: «Enfants, on descendait les terrils sur des moules à tarte»

Le chanteur évoque sa vie à l’occasion de la diffusion par la RTBF d’un superbe portrait. Il y a 75 ans, des Italiens arrivaient par milliers dans les charbonnages belges. Parmi eux, il y avait le père de Salvatore Adamo...

Roger Milutin.


PAR NICOLAS CROUSSE
JOURNALISTE AU SERVICE CULTURE LE 27/05/2021 À 15:58

C’est un éternel jeune homme – de 77 ans – qui vous ouvre la porte. Souriant. Sans chichis. Même en jeans, il est élégant. La classe naturelle. On s’installe au salon. On sort les petits gâteaux (une tartelette au riz !) On se fait plaisir, quoi. D’autant qu’on va sortir quelques dossiers. Rouvrir l’album des souvenirs. Regarder dans le rétro cette vie étonnante ( « c’est pas l’enfer, c’est pas le paradis » ), que Salvatore Adamo a pris par la taille, comme on danse, comme on chante.
Cela fait près de soixante ans que nous l’entendons chanter, Salvatore. Toute une vie y est passée… et ça continue. Une vie qui est au centre du film très émouvant que lui consacrent Hadja Lahbib et Jean-Marc Panis. Alors on ouvre la discussion. On prend le temps. On écoute aussi, entre deux questions, Amalia Rodriguez chantant Inch’Allah. On évoque les derniers matches de foot – ceux du Sporting d’Anderlecht –, l’incroyable roman de Hervé Le Tellier (L’anomalie)… Et tandis que celui que Brel appelait le « tendre jardinier » nous raconte sa vie… au bout de son jardin, sur la pointe des pattes, glisse un renard. Comme un ange qui passe. C’est comme ça : auprès d’Adamo, ce sont des choses qui arrivent. On vous emmène chez lui.

Le documentaire qui vous est consacré est diffusé 75 ans après les accords charbon. Tout un symbole…
C’est le fameux contrat qui allouait à l’Italie une tonne de charbon par ouvrier mineur qu’elle envoyait. On n’en a parlé qu’en 1996. C’est Girolamo Santocono qui en a parlé, en écrivant un très beau roman-reportage, qui s’appelleRue des Italiens. C’est magnifique. C’est chez lui que j’ai trouvé la meilleure description de la vie que nous vivions dans les cités de baraquement. Je ne sais pas si mon père était au courant de ce contrat. Mais même s’il l’avait su, je pense qu’il n’aurait pas pu refuser le travail. Parce que, aussi dur était-il, le travail lui a rendu sa dignité, en lui permettant de pouvoir nourrir sa famille.

Vous avez eu une enfance pauvre… et heureuse !
Absolument. Mes parents m’ont caché la misère. On était heureux. J’étais là où je devais être, près de mes parents. Après, plus tard, je me suis rendu compte de ce qu’ils ont dû endurer. Enfants, on descendait les terrils sur des moules à tarte. Je l’ai fait en colonie de vacances à Quaregnon. Nicole, aussi. Nicole, quand on s’est connus, j’avais seize ans, et elle treize. C’était la copine de ma petite copine.

A trois ans et demi, vous quittez la Sicile pour la Belgique et vous vivez, durant un peu plus de trois ans dans un baraquement modeste. Il en reste des souvenirs ?
J’ai des images, oui. J’ai notamment cette image d’un Algérien… Ma mère faisait la lessive et la cuisine pour une dizaine d’ouvriers mineurs. La plupart étaient Italiens, mais il y avait aussi quelques Nord-Africains. Et cet Algérien, qui était le seul à parler français, m’aidait à faire mes devoirs. Un jour, alors qu’on était tous devant notre porte, on l’a vu menotté et emmené par des gendarmes, simplement parce qu’il n’avait pas son permis de séjour définitif. Ça m’a marqué. Je le vois encore, le pauvre type… il s’appelait Barack. On était tous pleins d’empathie pour lui.

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часть 2

Et la vie d’avant la Belgique, en Sicile ?
A la disparition de ma maman, je suis allé plusieurs fois en Sicile chez sa dernière sœur survivante. Je lui ai dit : « est-ce que c’est possible que quand j’avais six ans et que j’étais revenu en Sicile, il y ait eu un tremblement de terre, avec des cris, de la panique dans la rue, des statues de saints qu’on avait pris dans l’église… ce genre de choses ? » Elle m’a dit : « Mais oui… c’est même moi qui t’ai pris dans mes bras pour te sortir de la maison. » Alors oui, j’ai donc des souvenirs. J’ai des images, comme ça, à la Zorba le Grec. Je me souviens d’une dame, qui est sortie dans la rue, toute en noir, commençant à crier et à se gifler elle-même, parce qu’on lui avait dit que son fils de seize ans s’était noyé. Je le dis toujours, avec reconnaissance et sincérité : nous avons eu la chance d’arriver en Belgique. Ce n’est pas par flagornerie, pour flatter les Belges, mais c’est un pays d’accueil, un pays bienveillant. En 1947, mon père avait le choix de suivre le frère et la sœur de ma mère en Argentine. Et… allez savoir pourquoi, dans la mesure où l’Argentine correspondait plus à l’Italie au niveau du climat, il a choisi la Belgique. Que serais-je devenu si j’étais parti en Argentine ? Un joueur de foot ? Après tout, j’ai bien joué au football à la Royale Union Jemappienne jusqu’à l’âge de dix-huit ans… J’y étais ailier droit, numéro 7. Mon père n’était jamais venu me voir jouer au football, et le jour où il est venu, j’ai marqué mon plus beau but. Et je ne vous raconte pas… quand en scolaires on jouait contre Mons, c’était la Coupe du Monde !

Quelle langue parliez-vous, à la maison ?
Sicilien. L’Italien était plus élitaire. Cela aurait été une distance de parler italien, entre mon père, ma mère et moi. Ma mère devait parler italien à sa façon, avec les ouvriers dont elle s’occupait. Mon père était plus réceptif, et a vite parlé français. Il avait un accent, on l’entend dans le documentaire, mais il avait un bon vocabulaire.

A vos débuts, vous sortez quelques disques en italien… et ça ne prend pas. Vous pensez même tout arrêter !
Le 14 février 1960, je passe dans un crochet sur Radio Luxembourg… c’est un peu ma date de naissance, puisque je l’ai gagné, ce concours, ce qui a extrêmement ému mon père. Un producteur néerlandophone m’y a entendu, et la seule chose qui l’intéressait, c’était le son de ma voix, qui lui rappelait celle de Rocco Granata. Il voulait savoir si j’avais des chansons en italien. Je n’en avais pas. Je lui ai dit que j’allais en écrire. J’en ai fait deux, qui ont constitué mon premier disque. C’était pas fameux, et on en a vendu 500 à Jemappes. Alors, oui, j’ai pensé arrêter et reprendre mes études. Il faut vous dire que j’avais fait tous ces concours de chant à l’insu de mon père, qui faisait déjà de gros efforts pour me payer des études. Or dès que je me suis mis à chanter, je ratais des examens, j’étais un électron libre… Lorsque j’ai gagné le crochet, je pense que mon père a pris conscience que j’avais peut-être quelque chose à faire dans la chanson. Alors quand je lui ai dit que ma chance était passée et que je comptais reprendre les études sérieusement, il m’a vraiment ébahi, en me disant « non, maintenant je sais ce que tu vas faire ! »

Il était fier de vous…
Je pense. Comme j’étais fier de lui. Il a été très important, notamment au moment où il fallait choisir son rail. C’était mon refuge. Il est toujours très, très présent.

Il meurt prématurément, en 1966, et vous devenez alors une sorte de tuteur de la grande famille Adamo.
C’était naturel, le geste le plus normal du monde. Mais ce qui m’a manqué, c’est l’autorité, et le temps de présence auprès de mes frères et sœurs. Je n’ai pas pu remplacer mon père.

A vos débuts, votre voix, si spéciale, vous filait des complexes.
Oui. Aznavour était mon alibi, par rapport à mon père, qui aimait les grandes voix d’opéra. Et j’étais très jeune… alors Paul Anka, arrivé à seize ou dix-sept ans a été mon alibi pour l’âge.

Le timbre de votre voix viendrait de votre mère…
Je lui ai rendu un hommage dans une chanson qui s’appelle « Un air en fa mineur » . L’arrangeur-producteur a rajouté, à mon insu, des aigus et reproduit le petit crissement typique au vinyle. J’étais bouleversé… j’entendais la voix de ma mère ! A la maison, elle chantait tout le temps… des chansons italiennes à la mode, mais aussi Edith Piaf, « La vie en rose ». Mon père, lui, écoutait beaucoup Bourvil.

Lorsque vous percez au début des années soixante, la mode est au rock et aux yéyés. Votre consécration est une surprise, dans ce contexte.
C’est le grand paradoxe de ma vie, musicalement. Quand je donnais mes chansons à l’arrangeur, Oscar Saintal, je lui donnais comme exemple, pour les sons que je voulais, tous les Anglo-Saxons, comme Elvis Presley, Cliff Richard, les Everly Brothers, Gene Vincent, Eden Kane… et Oscar Saintal a eu l’idée de garder des cordes à l’ancienne. Quand j’ai entendu les arrangements, je n’étais pas enthousiaste. Or il avait raison, et son idée géniale m’a fait sortir du lot, en me donnant une identité. Donc, merci Oscar.

A 19 ans à peine, vous voilà happé par la célébrité. Comment gère-t-on, si jeune, une pression si fulgurante ?
Grâce à sa main sur mon épaule pendant des années, mon père m’a inculqué des principes. Il fallait avoir les pieds sur terre. Mais à un moment donné, chose que je n’ai jamais vraiment dite, je crois, mon père, qui était la bonté même, s’est lui aussi laissé emporter par des conseils et des sollicitations d’amis qui n’étaient pas tout à fait sincères. Ils lui ont fait faire des folies… notamment avec un complexe, restaurant-boîte de nuit, en Sicile. Et à un moment donné, c’est moi qui ai dû dire à mon père : « calme-toi, Papa… » A côté de mon père, j’avais mon cousin Fredo qui était un autre refuge. Un jour, mon père dit à Fredo « tiens, accompagne-moi… j’ai prêté de l’argent à quelqu’un, ça fait un bon moment… il m’avait dit qu’il me rembourserait. » Ils y vont. Fredo reste dans la voiture. Mon père va trouver cette personne, et au bout de vingt minutes, il revient. « Alors ? », fait Fredo, « il t’a remboursé ? » « Ben non », répond mon père, « il m’a raconté tellement de problèmes que je lui ai re-prêté la même somme ». Ça, c’était mon père. Quand il s’agissait de 10.000 francs belges, c’est une chose. Mais en Sicile, ça a été vertigineux. C’est pour ça que j’ai fui la Sicile, à un moment. A cause des faux amis de mon père.

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Часть 3

Le documentaire propose des archives où l’on vous voit auprès de Brassens ou de Bourvil. Comme si, auprès d’eux, la célébrité pouvait aussi être belle et bienveillante…
Exactement. Ce sont mes modèles d’humilité. Et de lucidité. Quels bonheurs ! Pendant le tournage des Arnaud, dans les moments d’attente, on avait chacun notre scénario, Bourvil et moi. Et il me lisait ma scène. Il ne disait rien. Je comprenais qu’il faisait ça pour moi, l’air de rien.

Thierry Coljon s’interroge, dans le documentaire : Que seriez-vous devenu sans Nicole ?
Elle est mon équilibre. Elle aussi est mon refuge, comme l’était mon père, pour d’autres raisons. Elle m’a donné des preuves d’amour héroïques.


Elle a préféré ne pas apparaître dans le portrait. On entend par contre sa voix. Elle dit qu’elle aimait, au cœur des années 60 et de l’Adamo-mania, être l’amoureuse cachée…
Oui. Je le découvre. Elle ne me l’avait jamais dit comme ça. Moi, je croyais qu’elle en souffrait. Ça m’a rassuré.

Le documentaire rappelle qu’à l’annonce de votre mariage, en février 1969, l’accueil médiatique ne fut pas franchement chaleureux…
Une centaine de journalistes nous attendaient à Zaventem, le doigt pointé. Je revenais du Chili. Dans l’aéroport, on m’a amené dans une salle, sur une estrade. C’était un tribunal. Ils se sont tous crus insultés. Alors que moi, j’avais la peur de me retrouver dans un mariage comme celui de Johnny, avec la pagaille et tout ça.

Très vite, vous êtes devenu le gentil garçon de la chanson française. Cela a un peu occulté d’autres facettes de votre personnalité, et notamment les chansons plus politiques, sur le régime de Franco ou le conflit israélo-palestinien…
A côté de ce qu’on appelait les chansons fleur bleue, que j’assume totalement, j’avais déjà quelques chansons sociales et concernées, comme On se bat toujours quelque part, ou Ceux que j’aime, qui parlait de mes proches, qui vivaient dans des cités d’ouvrier. J’ai fait aussi une chanson qui s’appelait Que voulez-vous que je vous chante ?, où je parle du fait qu’en Turquie, je montais les marches d’un palais et sur les marches il y avait des gosses en haillons… je voulais aller vers eux, et on m’a pris par la peau du dos. A force de voyager, on voulait m’imposer des œillères.

Cela vous mettait en colère ?
Oui. Des fois, j’ai même réagi. En Afrique, on m’avait demandé des autographes à la sortie, il y avait beaucoup de jeunes Africains. Et encore une fois on m’a pris par la peau du dos et on m’a poussé dans la voiture. On m’amène dans un club, discothèque-restaurant pour les blancs. Là, je vois une table avec trois piles de disques. On me dit : « vous signez. » Je dis « non, je ne signe pas ! » Et je suis parti. Je me souviens, arrivant dehors, une demoiselle en scooter m’a reconduit à l’hôtel. Voilà, je n’ai pas signé, ce jour-là.

Vous n’avez que 23 ans lorsque vous écrivez Inch’Allah, tristement d’actualité…
J’avais visité Jérusalem avec Charley Marouani, qui était mon manager, comme celui de Brel et de Barbara. Et Charley, passant à côté d’une forêt de Jérusalem, m’apprend que chaque arbre planté commémore une victime de la Shoah. D’autres choses, aussi. Plein de réalités, que moi j’ai transformées en métaphores dans la chanson. Ceci dit, le papillon sur le barbelé, je l’ai vraiment vu. Après j’ai imaginé, et ça c’est une tournure poétique dans ma tête, que ce papillon ne pourrait pas aller sur la rose parce qu’on l’aurait répudié. « Inch’Allah », c’est une expression arabe… et je l’entendais en Israël ! Alors dans ma tête, naïvement, je faisais une espèce de réconciliation par cette expression entre Israéliens et Palestiniens.

Avec les années, vous avez modifié peu à peu le texte de la chanson.
Oui, au fur et à mesure, avec les espoirs de paix, qui sont malheureusement retombés. Et là j’ai trouvé ma forme définitive. Je dis : « Requiem pour toutes les âmes / De ces enfants, ces femmes, ces hommes / Tombés des deux côtés du drame / Assez de sang, Salam, Shalom » J’ai rectifié, parce que moi, j’avais les souvenirs d’histoire, de religion, de géographie, avec la Palestine, la Judée, la Galilée, la Samarie. Pour moi, c’était un tout, et quand dans la chanson je parlais de « cette terre d’Israël », c’était pour moi dans un sens biblique. Maintenant, je dis « En Palestine, en Israël / Il y a des enfants qui tremblent « . Il y en a qui m’en ont voulu pour ça. Le premier pays arabe où j’ai pu faire cette chanson après son interdiction, c’était la Tunisie, en 2003, au Théâtre antique de Carthage. Je me souviens, en arrivant là-bas, je demande à l’organisateur si je peux chanter « Inch’Allah ». Il me dit « je pense que vous feriez mieux de vous abstenir ». Je lui demande alors s’il peut demander au ministre de la Culture, qui allait être présent, ce qu’il en pense. Le lendemain, l’organisateur vient me trouver. « Le ministre de la Culture me dit que si vous ne chantez pas “Inch’Allah”, ça va manquer. » C’est comme ça que je l’ai chantée. Eh bien, toutes les dix secondes, pendant la chanson, toute l’arène du théâtre antique se levait et faisait une ovation. J’ai eu du mal à la chanter.

Lorsque, en 1993, Arno reprend Les filles du bord de mer, c’est toute une génération qui vous découvre…
C’est vrai. Le public jeune me regarde et me considère autrement depuis qu’Arno a repris la chanson. Il m’a donné, au travers de cette génération-là, une sorte de crédibilité. Dans ma propre version, aujourd’hui, j’ai un peu repris la découpe et la structure d’Arno, notamment lorsqu’il s’attarde sur certains mots, « Et encore… et encore… » Vers la fin de la chanson, désormais, je ne dis plus « Je l’ai refilée à un gigolo », mais « je l’ai refilée à mon pote Arno » . Une des dernières fois que j’ai vu Arno, c’était pour une émission de la VRT qui lui était consacré… il avait alors beaucoup maigri. Et avec son humour incroyable, il me dit « j’ai perdu vingt kilos, je vais faire Chippendale, maintenant. »

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Je le connaissais avec son groupe TC Matic. Un jour, j’entre dans le studio de Dan Lacksman, je croise Arno qui en sortait. Et il me dit « toi, je t’aime bien… Tu vas bientôt avoir une surprise. » La surprise, c’était Les filles du bord de mer.

Le documentaire rappelle la légère brouille que vous avez eue avec EMI, au moment où Bertrand Burgalat souhaitait vous inviter à revisiter les années 60, en les parodiant un peu…
C’était quelque chose d’un peu fabriqué, de forcé. On voulait me remettre le même costume. Et pour moi, c’était presque cracher dans la soupe. Ou mordre la main qui vous nourrit. Moi, je suis né avec ces années-là. L’arrangement proposé me paralysait. Du coup, ma voix ne sortait pas. Ceci dit, il a du talent, Burgalat, c’est indéniable.

Ce qui vous a toujours importé, dites-vous, c’est l’universalité du sentiment.
Oui. Ce sont des thèmes auxquels chacun peut s’identifier. Le fil conducteur d’une histoire d’amour, d’amitié… ou même d’une révolte, chacun peut la suivre.

Composez-vous toujours, depuis ce long confinement ?
Oh, oui ! La nuit, il me vient souvent des chansons. Il me vient des musiques, qui me réveillent. Des fois, pas encore tout à fait réveillé, je jauge encore ce que je viens d’entendre. Si ça vaut la peine, je me lève. Il m’est arrivé de dire que ma plus belle chanson, j’en ai rêvé. Je me suis réveillé, un matin… il n’en restait rien. Mais je lui cours encore après. Des fois, j’ai l’impression de m’en approcher… Mais je me rouille un peu, là. J’avais un concert, en avril à Mons, qui est reporté à la fin de l’année. Il y a le Québec, prévu en 2022. Le seul prochain concert qui est maintenu pour l’instant, ce sont les Francofolies de La Rochelle, le 12 juillet. Sinon, je prépare un album-concept, où je vais me faire plaisir et dans lequel j’ai adapté en français entre 35 et 40 chansons anglo-saxonnes qui me tiennent à cœur. Comme I Want You, de Bob Dylan, The Boxer, de Simon & Garfunkel, Harvest Moon, de Neil Young. J’ai tout traduit, parfois adapté. Je n’avais jamais fait attention à la folie du texte de Dylan, que j’ai rebaptisé Je te veux. Je les travaille avec Stephan Eicher.

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Composez-vous toujours, depuis ce long confinement ?
Oh, oui ! La nuit, il me vient souvent des chansons. Il me vient des musiques, qui me réveillent. Des fois, pas encore tout à fait réveillé, je jauge encore ce que je viens d’entendre. Si ça vaut la peine, je me lève. Il m’est arrivé de dire que ma plus belle chanson, j’en ai rêvé. Je me suis réveillé, un matin… il n’en restait rien. Mais je lui cours encore après. Des fois, j’ai l’impression de m’en approcher… Mais je me rouille un peu, là. J’avais un concert, en avril à Mons, qui est reporté à la fin de l’année. Il y a le Québec, prévu en 2022. Le seul prochain concert qui est maintenu pour l’instant, ce sont les Francofolies de La Rochelle, le 12 juillet. Sinon, je prépare un album-concept, où je vais me faire plaisir et dans lequel j’ai adapté en français entre 35 et 40 chansons anglo-saxonnes qui me tiennent à cœur. Comme I Want You, de Bob Dylan, The Boxer, de Simon & Garfunkel, Harvest Moon, de Neil Young. J’ai tout traduit, parfois adapté. Je n’avais jamais fait attention à la folie du texte de Dylan, que j’ai rebaptisé Je te veux. Je les travaille avec Stephan Eicher.
STEPHAN EICHER AU SERVICE D'ADAMO

Duo improbable sur le papier, mais véritable bonne idée : Stephan Eicher réalise actuellement le prochain disque de Salvatore Adamo, un album de reprises de standards de la pop, du rock ou du folk, de Bob Dylan à Elton John, adaptés en français par Adamo. L'affaire s'enregistre actuellement à Genève et sera dans les bacs en janvier 2022.

Benjamin Locoge

https://articles.cafeyn.co/98baa6/pa...service-dadamo

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Вот уж действительно, великолепное.
Magnifique vidéo, tant pour les chanteuses que pour l'intervention de Nicole!

https://www.facebook.com/permalink.p...00005309235575


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amorine пишет:
Je n’imaginais pas que Juicy puisse reprendre un titre méconnu comme «Oui la mer a bercé tant d’amour dans le creux de ses vagues le temps d’un été»  !
В фильме «Salvatore Adamo, quand je chante» эта песня и это исполнение прозвучит примерно минутным фрагментом, начиная с 27:00
На фоне звучащей песни масса фотографий Николь и Сальваторе.
Добавлю свои.














А вот поздравление от Николь Сальваторе к его 60-летию. Знакомые с творчеством Адамо поймут.


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Thierry Coljon s’interroge, dans le documentaire : Que seriez-vous devenu sans Nicole ?
Elle est mon équilibre. Elle aussi est mon refuge, comme l’était mon père, pour d’autres raisons. Elle m’a donné des preuves d’amour héroïques.

Elle a préféré ne pas apparaître dans le portrait. On entend par contre sa voix. Elle dit qu’elle aimait, au cœur des années 60 et de l’Adamo-mania, être l’amoureuse cachée…
Oui. Je le découvre. Elle ne me l’avait jamais dit comme ça. Moi, je croyais qu’elle en souffrait. Ça m’a rassuré.
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Вот уж действительно, великолепное.
Magnifique vidéo, tant pour les chanteuses que pour l'intervention de Nicole!

https://www.facebook.com/permalink.p...00005309235575
Вот пара небольших видео от участницы фильма "SALVATORE ADAMO QUAND JE CHANTE" Laetitia Mampaka

Quand les mots sont utilisés avec amour et passion, ils transmettent un sentiment puissant qui traverse le temps et les générations
Hier, vous avez pu découvrir ma participation au MERVEILLEUX documentaire sur Salvatore Adamo
Alors pour vous, en voici l’extrait.
Merci encore à Hadja Lahbib et Jean-marc Panis pour cette invitation


Laetitia Mampaka читает Mourir dans tes bras

https://www.facebook.com/lmampaka/vi...94404298174501

Вот как смотрят этот фрагмент Сальваторе и Николь


https://www.facebook.com/lmampaka/vi...71545598236331
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Старое 18.06.2021, 14:48
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Вот фрагмент еще одной программы

Adamo dans C'est archivé près de chez vous : retour sur les années 60


Adamo et Jean Luc Fonck

Edition spéciale
Fanny Guéret
Publié le mercredi 14 avril 2021 à 18h27


Ce vendredi, Jean-Luc Fonck est bien sûr aux commandes de ce nouvel épisode délicieusement nostalgique, pour un retour dans les années 60, avec un invité de choix : Adamo.

Ce vendredi, dans C'est archivé près de chez vous, Jean-Luc Fonck nous propose un 1er arrêt en décembre 1963 avec Françoise Hardy. La jeune chanteuse a 19 ans et cartonne depuis son tube Tous les garçons et les filles. Elle répond aux questions de la télé belge avec déjà beaucoup de grâce et d’intelligence. C’est un délice de l’entendre parler des garçons et du romantisme. Et quand Stéphane Steeman s’en mêle … la chanteuse ne se laisse pas démonter !

Un invité clé des années 60 : Adamo

Adamo est l’invité spécial de Jean-Luc Fonck et livre son témoignage précieux de ces années-là car lui-même débute sa carrière pile en 1960 ! Tout commence lorsqu’il gagne un radio-crochet, même si à la RTBF on ne le diffusait pas car on jugeait sa voix " désagréable " !
Adamo nous livre de belles anecdotes de sa jeunesse et se souvient des yéyés, du rock n’roll d’Elvis, de Salut les Copains, du mouvement contestataire…

Direction l’Angleterre
Les Swinging Sixties sont aussi synonyme de guerre entre 2 clans : les Mods et les Rockers. Une équipe de la RTBF était partie observer ces jeunes passionnés à Londres. C’est une immersion passionnante au sein de ces 2 sous-cultures que nous propose C’est archivé près de chez vous.
Encore plus de 60’s avec de la danse, du cinéma et de la musique
L’émission continue à nous ressortir des témoignages sur la vie de cette jeunesse avec la danse en vogue dans ces années-là : le twist et la rencontre d’un journaliste avec une fervente adepte, et à travers elle, les préoccupations, les inquiétudes, les envies de ces jeunes.
En 1968, une archive savoureuse : un reportage de Sélim Sasson sur le tournage de La Motocyclette qui réunit Marianne Faithfull (divine!) et Alain Delon (canon !).
Enfin côté musique, on est gâtés : un arrêt à Louvain, c’était la folie furieuse dans l’auditorium de l’université en 1967, avec un certain Jacques Dutronc, et celui qui l’accompagne derrière son orgue…Alain Chamfort!
Et que dire de ces images de la journée de promo foireuse des Rolling Stones en 1964 débarqués sur le tarmac de Zaventem, et l’hystérie des fans 2 ans plus tard !


Revivez les années 60 dans "C’est archivé près de chez vous" ce vendredi 16 avril à 21h05 sur La Trois avec Adamo en invité!


https://www.rtbf.be/tv/detail_adamo-...60?id=10737372

Фрагмент программы с участием Сальваторе

Salvatore Adamo petite interview

https://www.youtube.com/watch?v=vckJRRnmZ58

Если кому-то интересно, откуда взято видео для dans C'est Archivé près de chez vous

Salvatore Adamo Madame chanson
(в программе прозвучали песни La nuit, Petit Camarade, Mauvais Garçon)

https://www.youtube.com/watch?v=3ZrrL49QTNU&t=5s

Le neon - Salvatore Adamo

https://www.youtube.com/watch?v=nM_HrcEqw3M

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