Point, à la ligne !

[Яна]

Finale 1997
Une histoire approximative du sport
Nos ancêtres les Gaulois ont-ils appris à jongler de leurs pieds habiles avec des noyaux ? Les Vikings se sont-ils défiés avec des pommes, des poires et des scoubidous ? Les Burgondes se sont-ils disputé un coing au centre du pacage ? Le sport est peut-être né des fruits : le football de la reinette, le rugby de l'olive, la boxe des marrons, des châtaignes et des pruneaux, le basket-ball de la cueillette des noix. Il est probable que les pithécanthropes jouaient déjà au ballon avec des crânes et les ouistitis à la pétanque avec les testicules séchés des mammouths.
(fin de la dictée pour les juniors)
Quels que soient les querelles byzantines entre partisans de l'inné ou de l'acquis et l'octroi injustement réparti des muscles fessiers, peauciers et péroniers, des érythrocytes et du souffle, le sport est consubstantiel à l'homme. Comme il n'y a pas de madame sans gènes et pas non plus de monsieur sans gamètes dûment sexuels, qui n'en conclurait qu'Adam était peut-être déjà un as du pentathlon et ève une marathonienne ? Mais c'est toute la faune qui, depuis l'arche de Noé transformée en stade biblique flottant, s'est laissé gagner par le sport : les grizzlis ont choisi le bobsleigh, les puces se sont lancées dans le triple saut, les anthozoaires goulus dans la lutte gréco-romaine, et les sittelles mâles se sont plu à être défiées à l'escalade par d'autres grimpereaux si bien nommés. Mon Dieu, sommes-nous encore en première mi-temps ou à la fin des prolongations ?