Кто такой Arthur H? (10 июня в Б2)

[Bérurier]

Как проходил его концерт год назад в Париже
Arthur H
Théâtre des Bouffes du Nord, Paris, samedi 12 juillet 2003


Arthur H est l'une des attractions scéniques les plus percutantes de la scène française. Il amène avec bonheur et délectation son public dans son imaginaire.


Bien que "Négresse Blanche" soit bien loin de m'avoir complètement convaincu, je me trouve dans ce vieux théâtre au charme suranné où même la peinture rouge se patine et disparaît en beauté, pour écouter Arthur H.

Le cadre est superbe, il permet même de faire oublier l'inconfort des banquettes. La scène se veut plus dépouillée qu'à son habitude, avec un "simple" totem géant métissant claviers, boule à facettes, image pieuse, encens et lumières, lumières magnifiquement dirigées par son frère, Ken Higelin.

Arthur H a choisi une formation simple, à quatre, sans cuivres, sur cette tournée. On retrouve là les habituelles camarades de jeu d'Arthur.

Brad Scott, le compagnon britannique de toujours, à la contrebasse et basse électrique, exhibe fièrement son splendide ukulélé à résonateur, histoire de revendiquer son rôle très actif au sein du collectif "Ukulélé Club De Paris".

Par contre, on n'aura pas droit à l'une de ses improbables reprises de chanson française populaire dont il est l'unique détenteur, comme lors de la précédente tournée "Pour Mme X".

A la place, quelques interludes lui permettent de se déchaîner et d'afficher son solide non-sense anglais ainsi que ses talents de magicien et de dompteur de lumières.

Frank Vaillant tient la batterie avec efficacité et sobriété, tandis que Nicolas Repac, encore plus glacial qu'à l'accoutumé, adressant de rares sourires, officie à la guitare et au mélodica.

Nicolas Repac, qui avait relancé la carrière d'Arthur vers d'autres horizons à partir de l'album "Trouble-fête", est un musicien qui joue de la guitare de façon non conventionnelle, utilisant son instrument pour créer des ambiances plus que pour jouer des notes et détournant l'usage classique des pédales pour enrober délicatement la musique.

Arthur, lui, assure tour à tour le clavier, l'accordéon ou simplement le chant. D'ailleurs, c'est la première fois qu'il laisse aller sa voix s'éparpiller dans les extrêmes de sa tessiture, n'hésitant plus à laisser sa traditionnelle voix grave ensorceleuse en arrière, pour quelques vocalises fort à propos.

La majorité du répertoire est constituée de titres du dernier album. Il n'y manque que "Venus Rose" (la piste fantôme du disque) et "Le Nantais". Si le dernier album prend des airs plutôt bastringue, la dimension scénique d'Arthur et de son équipée permet d'insuffler de la vie à ces morceaux, parvenant à surpasser le côté facile des textes.

Résultat : je suis rassuré et je me surprends même à tortiller des fesses sur mon banc, mais plutôt discrètement, pour ne pas gêner le froid public de ce soir.

Rescapés de ses incartades en solo, on a pu entendre une sublime version d'"Hollywood" de Brigitte Fontaine et le "Chem-cheminée" de Mary Poppins, ainsi que "Nue au soleil", qu'Arthur a présenté en regrettant que Brigitte Bardot ne se soit pas suicidée jeune, pour terminer sa carrière plus dignement...

Bien sûr, l'on n'a pas échappé au point sur les intermittents du spectacle : Arthur, avec sa distance et son apolitisme habituel, a conclu le sujet par un sibyllin "je souhaite à tous ceux qui veulent changer le monde, d'y arriver."

Aux rappels, Arthur nous joue "Alabama song" de Kurt Weil et Bertold Brecht et termine par "Le jardin des délices", incontestable petit bijou du dernier album.

On peut regretter une certaine mollesse de son dernier album, mais Arthur H reste une des attractions scéniques les plus percutantes, amenant avec bonheur et délectation son public dans son imaginaire.