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Мэтр
![]() ![]() ![]() ![]() Дата рег-ции: 01.06.2007
Откуда: Донецк, ДНР
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ФРАГМЕНТ 7 и последний
L'album «Chansons non commerciales», vous l’aviez enregistré avant vos grands succès ? Après le succès de Sans toi ma mie, j’avais été invité à une émission de la RTB, présentée par Jeannine Cherel et Jean Falize. La première chose que me dit cette dame, c’est : « Vous savez, on vous a invité parce qu’on a été obligés, mais on n’aime pas votre chanson. » C'était en direct, et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai répondu : « Moi non plus, ce n’est pas exactement ce que je voulais faire. » Un peu interloquée, elle me demande si j'ai d'autres chansons. « Oui, bien sûr » Alors, elle m’a mis au défi de chanter en direct, avec une guitare. J’ai commencé avec Ma chambrette. Elle a paru un peu étonnée : « Vous en avez d'autres ? » « Oui, j'en ai beaucoup comme ça ! » Alors, elle s'est proposée d’en diffuser une par jour. Après l'émission, je me suis attardé dans un studio pour enregistrer, seul en m’accompagnant à la guitare, toutes les chansons que j’avais en tête : Ma chambrette, J'ai raté le coche, Ma tête ou la version originale du Barbu sans barbe, qui était une valse... Devant l’afflux de courrier des auditeurs, l’album est sorti en Belgique sous le titre « Chansons non commerciales » . En France, il s'est appelé « Chansons de mes seize ans » . Vous avez eu des préfaces très élogieuses de François Mauriac, de Brassens ainsi que de Brel, qui vous avait qualifié de « tendre jardinier » ... Je n’oserais pas prétendre qu’il a fait cette préface uniquement pour moi, je crois qu’il l’a écrite pour tous les chanteurs un peu fleur bleue... J’ai connu Brel parce que nous avions le même imprésario, Charley Marouani, et je l’ai un peu fréquenté, c’était très enrichissant. J’ai également eu la chance de recevoir Brassens chez moi et d’être invité chez lui. C’était un personnage hors du commun, d’une humilité exemplaire. C’est curieux, mais les plus grands que j’ai connus étaient tous humbles, que ce soit Bourvil, Lino Ventura, Georges Brassens ou Jacques Brel... Leur dénominateur commun était l’humilité. Vous avez connu Bourvil par l’intermédiaire du cinéma. Les Arnaud a été votre premier rôle d'acteur. Qu’est-il arrivé à votre troisième film, L'île au coquelicot ? Il n’est pas sorti ? On a l'impression d'être aigri quand on raconte ces choses-là, mais voilà ce qui s'est passé. Un monsieur de la Gaumont, qui adorait mon film, devait s'occuper de sa distribution quand il est tombé malade. Il l’a alors confié à un de ses collègues qui, lui, ne l’aimait pas du tout. Si bien que ce film est sorti en plein été... Je suis allé le voir à Toulon au mois d’août. La seule journaliste à l’avoir vu, Danièle Heymann, avait fait un article dithyrambique dans l'Express. Je la cite : « Aux États-Unis, ce film aurait été considéré comme un chef d’œuvre de poésie et de tendresse. En France, attendons le verdict... » Il n’y a jamais eu de verdict. Ça m’a découragé, j’ai laissé tomber. Dans la chanson actuelle, qui appréciez-vous ? Parmi les jeunes, j’aime bien Thomas Fersen, en particulier sa chanson Louise, Pascal Obispo. Sinon, j'apprécie Cabrel, Souchon, Lavilliers, Philippe Lafontaine, Maurane, Nilda Fernandez... et j’en oublie certainement beaucoup. Mais quand je veux me ressourcer, je réécoute toujours Brel, Brassens, Trenet, ou Béart, qui a écrit des chefs-d’œuvre. On ne trouve pas encore une véritable intégrale Adamo... Ariola Express a sorti, en Belgique, dix albums originaux de l'époque EMI, les six enregistrements studio et les quatre Olympia. Ces CD sont importés en France. On a beaucoup parlé de la poésie et de la tendresse qui caractérisent vos chansons, mais, et on a peut-être tendance à l'oublier, l’humour est toujours très présent chez vous... « L’humour est la politesse du désespoir » , comme disait quelqu'un, et je pense qu’on peut faire passer beaucoup de choses avec l’humour. Cela étant, je ne pense pas que l’on puisse rire de tout. Il y a eu des débats à ce propos, par rapport à certains humoristes qui sont vraiment très durs. J’aime que mes amis en aient, et parmi les écrivains, j’aime beaucoup Richard Brautigan, un auteur américain d’un humour extraordinaire. J’aime bien les gens qui, face à un problème grave, insoluble, s’en sortent par une pirouette, avec humour. J'aime bien le faire aussi. J'écris des petites choses, en dehors de la chanson, je ne sais pas à quoi ça aboutira. Ce sont des feuillets que, peut-être un jour, je mettrai côte à côte. Avec l'humour, on risque parfois de tomber dans le cynisme... Ma chanson Et de l’argent a été qualifiée de cynique dans une critique de Libé. C’est vrai, mais c’est un cynisme auquel tout le monde adhère. Le cynisme est toujours mordant, mais je ne veux pas qu’il fasse mal à quelqu’un en particulier. Ça, je ne le ferai jamais. « Plutôt que de chanter utile, pour reprendre le titre de la chanson de Julien Clerc, je voudrais être utile, et je peux l’être grâce à l’UNICEF. » La chanson Sans malice, c’est vraiment vous ? C'est une de mes préférées. Effectivement, c’est moi, on ne peut plus moi ! Vous revendiquez une certaine naïveté, la faculté à se « faire avoir », même... Oui, mais j’ai du recul par rapport à ma naïveté. À propos de la chanson Pomme, des amis m'ont dit : « Mais tu ne vas pas chanter ça à ton âge ! » Je me demande ce qu’ils veulent dire par là ! J’ai fait des vers de Brel — « Il nous faudra bien du talent pour être vieux sans être adulte » — ma maxime de vie. Je ne veux pas perdre complètement une certaine fraîcheur d’âme, un certain rapport à l’enfance, et même à mon âge, je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas. C’est un peu l’apanage des artistes d’avoir cette faculté d’émerveillement. J’espère ne jamais la perdre, ne jamais être blasé ! Avez-vous l’impression d’être redécouvert aujourd’hui ? J’ai peut-être profité de cet engouement pour les années 60, avec les chansons qui se transmettent des parents vers les enfants... En passant du vinyle au CD, par le biais des rééditions, les jeunes les ont découvertes. J'ai connu le même phénomène en Espagne où les jeunes connaissent à présent mon répertoire. C'est inespéré, des chansons qui font une deuxième carrière ! Vous n’avez jamais publié vos textes ? Il y a eu un Seghers, il y a une vingtaine d'années. Depuis, il y a eu un recueil de poèmes intitulé Le charmeur d’océans, dans lequel j’avais mis quelques chansons. Et l’année dernière, une éditrice canadienne, Anne Sigier, a voulu reprendre certains poèmes et les dernières chansons. Vous avez avoué, dans l’Événement du Jeudi : « Comme Julien Clerc, j’ai envie de chanter utile. » Plutôt que de chanter utile, pour reprendre le titre de la très belle chanson de Julien Clerc, je voudrais être utile, et je peux l’être grâce à l’UNICEF. En chantant utile, je suis conscient d’en avoir peut-être ennuyé certains, par un côté un peu moralisateur, mais je continuerai à le faire. Il y a une prise de conscience du show business qui a démarré il y a quelques années avec USA for Africa, qui a continué en France pour l’Éthiopie puis pour l’Arménie. Bien sûr, on peut le faire ponctuellement, mais le but est d’éveiller l’attention des politiciens, des responsables... Nous, les artistes, on essaie de les responsabiliser, sinon les culpabiliser un petit peu... Vous vous placez un peu dans le même sillage qu'Aznavour et son combat pour l'Arménie ? Oui, Charles Aznavour mène une action très précise alors que l'UNICEF, c'est pour l'enfance, domaine beaucoup plus large. J'attends la préparation de la nouvelle campagne contre la prostitution enfantine, un fléau terrible que j'évoque dans ma chanson Enfants — « Enfants des trottoirs de Manille, enfants vendus comme pacotille ». Sur chacun de mes disques, il y a au moins deux ou trois chansons à thème universel et humanitaire, mais celles-là, elles ne passent jamais à la radio ! Sur l'album « Sur la route des étoiles », il y avait Basta, Quand la liberté s'envole ou Des nouvelles de l'amour et sur le suivant, Alors, marchez et En ton nom. Ce qui est dommage, c'est que lorsque les radios diffusent la chanson d'un album, c'est toujours la même... Les gens de radio n’ont plus le temps d'écouter les disques qu'ils reçoivent. Ils ne choisissent plus. Les firmes de disques leur disent : « On souhaiterait que ce soit ce titre-là » . Alors, les radios le passent ou pas. Cette politique entraîne un choix qui est obligatoirement réducteur. Adamo en chiffres : combien de chansons enregistrées, combien de disques vendus ? 400 chansons en langue française, 90 millions de disques vendus en trente ans, ce qui est une moyenne honorable. J'ai eu de la chance d'avoir des succès dans de nombreux pays. Y a t-il quelque chose qui a été écrite sur vous dans la presse que vous aimeriez démentir ? Oui. Beaucoup de journalistes italiens ont écrit que j’avais été mineur avant de devenir chanteur. Je tiens à préciser que ce n’est pas vrai, parce que mon père a fait ce métier très dur de mineur, justement pour m’éviter d’y aller. Propos recueillis par Raoul Bellaïche et Colette Fillon à Paris. Merci à Muriel Rouaux. Interview parue dans le n° 21 de JE CHANTE (1997), numéro toujours disponible. https://www.jechantemagazine.net/sin...ore-adamo-1997
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Я не участвую в войне — она участвует во мне. Ю. Левитанский |
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