Шоу-бизнес

[stussy]

...если честно, то Баскова я не считаю талантом, можете камни в меня кидать... работяга - да, но не талант... я видела его живьём не раз - мешок сухофруктов, я извиняюсь. Его многому научили (мимика, голос имидж), но у него нет чувства какого-то художественного, т.е. индивидуальности...
кстати, некий Нильда Фернандес считает, что в артисте главное - это его недостатки, из которых складывается его стиль индивидуальный...

к сожалению, ссылку дать не получится на флэш-сайт =( сскопирую текст сюда:

Il y a deux jours, quand j’étais avec eux, les jeunes de Narodnye Artisti m’ont invité à leur « concert », c’est-à-dire leur prestation télévisuelle hebdomadaire, le point culminant de leur semaine.
J’y suis allé avec plaisir, pour eux, pour le plaisir que j’ai de les voir enthousiastes, heureux d’être là et ingénus, du moins avec l’apparence de l’être…


L’émission se tournait dans le même studio où nous avions été mais cette fois « le » public était là, sur les gradins. Féminin à quatre-vingts pour cent, enthousiaste aussi et avec cet air internationalement stupide des otages de l’Audimat.


Les jeunes n’étaient plus que sept. L’un d’entre eux avait disparu, éliminé. Ils ont chanté tour à tour un couplet et un refrain des chansons d’un compositeur qui se trouvait là et qui a l’air d’avoir écrit quelques hits. Après sa prestation, chacun avait droit à la petite admonestation d’usage, aux petits oracles du jury sur sa voix, sa façon de se tenir, ses vêtements… etc. Je me suis dit que, pour le raiting de l’émission, je devrais faire partie du Jury. Ce ne serait pas triste parce que je n’ai aimé aucune des chansons ni la manière dont ils les ont interprétées. Habillés par des soi-disant stylistes, ils avaient l’air d’avoir fait leur shopping chez Tati. Entraînés par des soi-disant vocalistes, ils oubliaient parfois de mettre la bouche devant le micro pour donner correctement l’illusion du direct. Bref, une catastrophe pas pire que n’importe quelle Star Academy du monde lorsque, infantilisé, exhibé comme un objet de foire, jeté en pâture sous des apparences de concours bon enfant, la star en herbe devient sans le savoir propagandiste de la soumission, du formatage cynique qui voudrait venir à bout de la disparité pour que se réalise enfin le rêve insensé du boutiquier : un client docile et qui achète sans broncher ce qu’on lui dit.


Il y a un mois, je m’entretenais avec un garçon de ce show business français qui pense avoir atteint le Nirvâna dans la compréhension des mystères. Il me disait que, grâce à Star Ac’ (c’est comme ça qu’on dit en France pour faire « institution », pour blanchir le méfait sous un nom de marque anodin et familier), les producteurs pouvaient faire autre chose, placer leurs sous dans d’autres artistes plus méritants, plus dignes. En d’autres mots, il vantait devant moi les vertus rédemptrices de l’émission pour l’industrie du disque. Je n’en croyais pas mes oreilles. Je n’ai rien rétorqué parce que, sur le moment, je n’avais pas d’arguments moins calmes que les cris d’horreur mais, l’autre jour, je ne sais ni où ni pourquoi, j’ai repensé à cette conversation en me disant que ce garçon avait parlé comme l’aurait fait un agriculteur : « D’accord, les hypermarchés contrôlent et calibrent la production des tomates qui deviennent toujours moins chères et plus insipides mais ce qu’on y gagne nous permet de faire, à côté, des petits produits sympa et de qualité ». Joli suicide intellectuel et commercial, non ?


Et je repense à ce que nous parlions dans l’avion avec Salvatore Adamo. Nous revenions tous deux de Moscou où il avait eu un succès et rempli trois fois la salle du Rossia. Il m’avait demandé : « On m’invite dans quelques jours à Star Academy… tu irais toi ? ». Je lui ai répondu qu’on ne jouait pas dans les mêmes catégories et que ma présence et la sienne ne représentaient pas du tout le même niveau de caution à ce qui, de toutes manières, est le contraire d’un chemin d’artiste. Car ce crime contre l’humanité à besoin de la bénédiction des gens comme nous pour se perpétrer, sans quoi, il se plafonne au niveau d’un télé-crochet plus ou moins sérieux. Or là, explicitement, il s’agit de fabriquer des Stars et il faut, pour parrainer cette mauvaise action, la rendre licite d’une manière ou d’une autre. Il faut donc que ceux qui n’ont jamais écouté personne, qui jamais ne se sont pliés à l’avis de quiconque, viennent taper dans le dos de ceux qu’on a choisi pour leur capacité à se soumettre et à faire semblant de croire ce qu’on leur dit. Et j’ai suggéré à Salvatore : « Il faudrait peut-être que tu y ailles en disant ceci : Vous savez, moi quand j’ai commencé, j’avais une voix pas conforme, un look plutôt discret, légèrement ringard, des musiques de tango, de valse napolitaine, des paroles romantiques et plutôt pas gaies, un visage triste et aucune chorégraphie. Personne n’a pu changer ça et tant mieux parce que c’était il y a quarante ans et que je suis encore là. ».

C’est à peu près ce que j’ai essayé de dire aux jeunes aspirants russes, quand je leur ai asséné que, pour être artiste, il fallait être sûr de ses défauts, puisque c’est eux que les gens vont aimer, qui vont les rassurer, les mettre en contact avec notre humanité fragile qui est aussi la leur.
Je leur ai aussi raconté comment, au tout début de ma carrière visible, quand je commençais à passer à la télé, à être reconnu dans la rue, le patron de ma maison de disques d’alors m’affirmait les yeux dans les yeux de l’autre côté de son grand bureau : « Nilda, tu es une star, maintenant. Tu ne peux plus continuer à prendre le métro… » Et moi, par provocation mais aussi par instinct de survie, je lui avais demandé : « Tu dis ça parce que tu veux me contrôler ? »

это с сайта www.nildafernandez.fr > journal > 29 october

и перевод самого интересного фрагмента оттуда:

И я снова думаю о том, о чем мы говорили в самолете с Сальваторе Адамо. Мы вместе возвращались из Москвы, где он имел успех и три раза собирал зал «Россия». Он меня спросил: «Меня приглашают на несколько дней в Star Academy… ты пошел бы?» Я ему ответил, что не играл в тех же категориях и что мое присутствие и его не представляет того же уровня и в том, что, по-всякому, будет обратной дорогой артиста. Так как это преступление против человечества в потребности благословения таких людей как мы, без чего достигается предел на уровне одного только телевизора, более или менее серьезный. Итак, там, определенно, идет речь о том, чтобы делать Звезды и надо, чтобы опекать это плохое действие, делать его законным способом или другим. Таким образом, надо, чтобы те, кто никого никогда не слушал, кто никогда не уступал чему-либо мнению, пришли хлопать тем, кого выбрали за их способность подчиняться и делать вид, что верят тому, что им говорят. И я предложил Сальваторе: может быть нужно, чтобы ты пришел и сказал так: Вы знаете, когда я начинал, у меня не было соответствующего голоса, внешний вид скорее скромный, слегка бездарен, музыка танго, неаполитанский вальс, слова романтичные и скорее не веселые, грустное лицо и никакой хореографии. Никто не смог изменить это, и это к лучшему, потому, что я опять там.»

Это почти то, что я пытался сказать молодым русским аспирантам, когда я им нанес удар тем, что нужно быть уверенным в своих недостатках, которые люди полюбят, которые будут успокаивать, приводить их в контакт с нашим хрупким человечеством, которое и их тоже.

Я им также рассказал, как в начале моей карьеры, когда меня начали показывать по телевизору, начали узнавать на улице, руководитель моего дома дисков утверждал мне глаза в глаза с другой стороны своего большого кабинета: «Нильда, ты теперь звезда. Ты не можешь больше ездить в метро». И я, провоцируемый инстинктом самосохранения, спросил его: «Ты говоришь так потому, что хочешь меня контролировать?»


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